Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

29/12/2010

Lu avant 08h12 : de l'autre côté de l'île, Allegra Goodman

Le réveil a sonné ce matin alors que nous sommes en principe en vacances.
La sonnerie ne m'était pas destinée mais m'a tout de même bien réveillée et pendant que mon conjoint partait dans la nuit participer à un emménagement d'amis à l'autre bout de la capitale, j'ai terminé de l'autre côté de l'île, entamé au début des vacances, abandonné pendant la semaine à la montagne au profit de Petite soeur, mon amour, de Joyce Carol Oates (aussi prenant que Blonde, aussi touchant que Nous étions les Mulvaney), et repris avidemment avant mon café : le livre est beau, agréable à toucher, la police est douce à l'oeil et heureusement car il s'agit d'un grand fomat, assez épais, à la couverture assez énigmatique. Comment le vendre à mes grands élèves sinon?  c'est un roman au thème assez classique : contrôle de la population au détriment de la liberté de penser, de l'esprit critique, dans un contexte assez actuel, le dérèglement climatique, et à la problématique adolescente : se fondre dans la masse ou affirmer son individualité? Je me suis laissée entrainer dans les pensées d'Honor en l'exhortant évidemment à se réveiller, alors j'imagine que mes élèves pourraient faire de même...

Est-ce également le réveil qui m'a poussé à mon bureau pour éparpiller des feuilles de séance dans tous les sens et ouvrir des onglets partout?

De l'autre côté de l'île
Allegra Goodman
Collection Grand Format
Editions Thierrty Magnier

14/12/2010

Requête, sérendipité et vélo

J'ai fait une requête Gogole lue dans les statistiques du blog car elle m'a fait rire et je me suis demandée  qui sur le web pouvait avoir les mêmes préoccupations que moi, à savoir "il gèle j'ai mis des collants sous mes jeans" :
- des forums féminins dont je ne soupçonnais pas l'étendue des sous-rubriques
- des blogs de jeunes filles qui se soucient de la mode
- des fans d'équitation
- des fans de Disneyland qui aiment bien avoir froid visiblement
et surtout, des gens comme moi, ouf : http://forum.velotaf.com/. Je suis sidérée d'apprendre que je ne suis pas la seule à user mes pantalons à cause de la selle, à chercher comment me protéger efficacement de la pluie pour éviter de prendre les transports en commun et à m'énerver et à le partager sur tous ces connards d'automobilistes qui méprisent un code de la route qu'ils n'ont jamais compris et appris.
Pour information, je mets un temps fou à me préparer le matin, pour cause de couches supplémentaires (collants, sous-gants, gants, écharpe, bonnet, parka) et d'incompatibilité pratique (arriver à caser le machin pour ne pas abîmer son bas de pantalon sans faire tomber les clés de chez soi, les clés du local à vélo et les clés du CDI et sans emmêler les fils du I-Pod T qui chante sans m'attendre, le tout en essayant de savoir si les voisins que je croise m'ont adressé la parole ou non parce que je ne peux pas , en plus, régler le volume!).
Et ensuite, j'ai même trouvé ça , qui me complexe énormément. Le style, on verra ça l'an prochain en ce qui me concerne...

08/12/2010

De la difficulté de la complicité en milieu naturel très hostile

Pas facile de garder le moral et la forme face au temps qui se dégrade de plus en plus (je ne vois que du blanc par la fenêtre, par terre et dans le ciel) et face aux élèves qui fatiguent, saturent, gèlent, dorment, s'énervent, demandent, harcèlent, insultent, frappent, répondent, contestent et décoivent.

Hier j'ai usé ma salive une heure entière auprès d'un élève de 3e qui refusait de respecter les règles du CDI. j'ai tenté l'explication amicale. J'ai tenté l'invasion passive (m'asseoir à côté de lui), j'ai tenté l'isolement du reste de ses congénères qui en avaient visiblement assez, en plus le CDI affichait complet mais à la réflexion sur le fait que je buvais [du thé aux fruits rouges, dans un mug/thermos bien pratique quand ça caille là dedans] alors que LUI n'en avait pas le droit, je me suis retenue de hurler un "that's (fucking) it!". je lui ai mis une tartine dans son carnet et je lui ai ordonné de la boucler. Là ça a quand même marché. J'aurai pu le renvoyer en permanence mais évidemment, ils étaient débordés à la Vie Scolaire et ce garçon ayant normalement un bon fonds, la raison aurait voulu qu'il comprenne et respecte enfin les règles. Même si c'est la deuxième année consécutive que je me répète pour cet élève...J'ai discuté avec sa prof principale ce matin qui m'a conforté dans ma décision de rédiger un rapport. Ca a adouci ma déception d'apprendre que son conseil de classe avait eu la veille au soir.

Hier midi nous avons eu droit à un long moment de pluie verglacée. Les gamins ont été autorisés à s'abriter dans le hall. Hall dans lequel se trouve le CDI. J'ai un peu craqué quand des vagues de hurlements (montantes et descendantes) ont retenti. J'ai ouvert la porte pour me retrouver face à une nuée d'élèves immobiles et impassibles (je me suis crue dans les Oiseaux d'Alfred H, les fils électriques en moins) en train de hurler alors que la lumière du hall s'éteignait et s'allumait sans fin. J'ai refermé la porte et j'ai attendu la sonnerie avec mes gamins calmes, au chaud (relatif) de la civilisation. Qu'on ne me demande pas où étaient et que faisaient les assistants d'éducation.

Hier soir j'ai croisé un groupe de 3e sur le chemin de la médiathèque. Ils font partie d'une classe avec laquelle j'ai travaillé sur la biographie. L'un deux m'a accompagné en discutant de l'absence de mon vélo (je ne risque pas de l'enfourcher ces jours-ci) et les autres ont demandé que je vienne travailler avec eux et que je les aide. Je les ai quittés à l'entrée, sous l'oeil méfiant du vigile et j'ai vraiment pris mon pied à leur souhaiter une bonne soirée et un bon travail devant lui.

Ce matin, sur une heure de permanence, un groupe de 5e a spontanément sorti dictionnaires et encyclopédies des rayons pour avancer sur leur travail sur les romanciers des réçits d'aventure, un vrai réinvestissement de mes cours, j'ai failli m'évanouir en en voyant une faire une recherche par thème dans BCDI (non vu en cours!). J'en ai même entendu une dire "mais cite tes sources!".

Puis il ne faut pas oublier que je ne suis pas seule : les collègues ont mis en place un tirage au sort de petits cadeaux de Noël et je suis ravie d'avoir eu le papier de la CPE, en arrêt suite à un gros différend hiérarchique (je ne suis vraiment pas toute seule dans mon cas!) et je lui ai acheté un baume pour le corps à la mangue, histoire qu'elle se chouchoute un peu. J'espère juste la revoir avant les vacances.
Enfin, un collègue a laissé un mot sur le tableau d'affichage pour nous inviter tous à déjeuner ce midi. J'ai préféré rentrer chez moi regarder la neige tomber avec mon amoureux mais cette invitation m'a touché.

Je lis aussi un tas de trucs dont je ne parle pas en ce moment mais juste pour dire, j'ai adoré (comme plein de gens) :

Purge
Sofi Oksanen
La Cosmopolite
Stock

30/11/2010

moins trois, ressenti moins neuf

J'ai mis une  paire de collants épais sous le jean, les moufles doublées en polaire aux doigts, le bonnet en laine sur la tête, le gilet en polaire sous le col roulé et des chaussettes chaudes par dessus les collants et je suis partie au collège à vélo, en écoutant le podcast de l'émission "une vie, une oeuvre", consacrée à Roald Dahl en essayant surtout ne pas grincer des dents dès que la demoiselle que l'on entend parler avec ses invités bafouille, se répète, cafouille et parsème ses propos de "ouais ouais" à tout vent : .
Mon arrivée a été saluée avec admiration par toute l'équipe de direction sur le pas de la porte de l'administration, et j'ai pu me présenter à la remplaçante de la CPE comme étant  "la documentaliste qui fait du vélo".
Quelques flocons de neige se sont posés sur le guidon alors le vélo s'est retrouvé au chaud dans un coin du CDI.
L'ouverture et la fermeture de la porte du CDI ainsi que les fenêtres ont donné lieu à des instants de suspense insoutenables (vais-je mourir congelée avant la sonnerie? Tiendrais-je jusqu'à midi cinq?) et la moindre tâche à effectuer en dehors du périmètre de ma banque de prêt et du radiateur attenant  a été soigneusement soupesée à chaque fois avant son inévitable réalisation.
Et dire que tant que le temps restera sec, je persisterai à ne pas monter dans un bus bondé et surchauffé...

23/11/2010

la journée où il aurait fallu rester cachée sous la couette

On m'a sauté dessus à peine avais-je enfoncé le bouton de l'interphone du collège  (c'est à dire AVANT que j'entre).
Il a fallu que je recompte les chèques des photos de classe des 6e et que j'apporte la liste au photographe A L'AUTRE BOUT du collège, en urgence.(C'est de ma FAUTE, j'étais en stage hier et n'ait, de plus, pas pu assister à une réunion de DIRECTION, comme on me la REPROCHE quelques heures plus tard).
Une personne extérieure est arrivée en AVANCE et il a fallu que je lui fasse la conversation alors que j'avais une exposition à démonter, des retours de livres à ranger, un import de notices à préparer et des photocopies à faire.
Pendant la récréation, d'autres personnes extérieures sont arrivées en AVANCE et m'ont regardé travailler pendant que je passais et repassais devant elles qui me bloquaient nonchalamment  l'accès à la banque de prêt.
Pendant la séance spéciale (50 élèves, trois enseignants et trois personnes extérieures), deux adultes ont préféré parler entre eux et distraire les élèves et n'ont consenti à s'isoler plus loin qu'après ma TROISIEME intervention auprès d'eux.
Le téléphone a sonné et j'ai dit à un interlocuteur MYSTERE que je ne pouvais pas parler. Il s'est avéré que c'était mon chef d'établissement qui a débarqué dans la foulée de mauvaise humeur pour me demander un TAS de documents à chercher et à imprimer alors que je n'ai plus de toner et que je ne suis presque pas là de la semaine, encore un jour de stage, quelle honte, mais je ne lui ai pas rappelé. On m'a dit de passer plus tard à la direction pour m'expliquer ce qui se passera à la super journée banalisée de la semaine prochaine mais comment faire, puisque je ne suis PAS LA cette semaine ni même le jour banaliséen question parce que c'est ma troisième journée de stage mais je ne l'ai pas rappelé non plus, pour ne pas me la faire sucrer parce que c'est le premier stage que j'ai CHOISI qui LE VAUT BIEN.
L'enseignant de la classe restée au CDI pour l'heure suivante pour des questions pratiques a cru que j'allais faire cours à sa place. Je me suis contentée de faire preuve d'AUTORITE puisqu'il n'était apparemment pas à l'ordre du jour de sa part d'en faire usage et que je ne VEUX PAS savoir à quoi ressemble un CDI où règne un brouhaha permanent accompagné de gesticulations intempestives de gamins désoeuvrés (cadre de tous les cours de cet enseignant).
Je suis partie en courant à la cantine mais on m'a dirigé vers salle de la photo de classe des profs où je suis assise au PREMIER  RANG, à côté du chef adjoint et qu'on verra trop mes chaussures et que je n'aurai vraiment pas dû les mettre ce matin, mais qu'est-ce qui m'a pris, tant pis.
J'ai donc eu encore MOINS de temps que d'habitude pour déjeuner et je n'ai pas réussi à trouver les profs et les élèves que je devais accompagner en sortie l'après-midi, je ne me souvenais pas de l'heure et aurait adoré avoir une confirmation.
J'ai donc accueilli ma troupe du midi qui s'est installée au calme, au chaud et au travail pendant 15 minutes. Je les ai mis dehors dans la foulée lorsqu'on est venu me prévenir que la sortie débutait dans 5 minutes.
Un collègue a alors débarqué pour brancher les NOUVEAUX postes (cela aurait du être fait hier, non vendredi, mais non enfin, jeudi ) et cela ne m'a même pas rendu heureuse.
Une fois dans la cour, PERSONNE. On m'a ensuite dit dans 15 MINUTES puis encore dans 15 MINUTES et j'ai attendu dans le  FROID avec mon blouson, mon écharpe et mes gants que quelque chose se passe.
La sortie s'est bien déroulée mais sur trois heures nous avons marché DEUX heures et je suis CREVEE.
La Vie scolaire est en sous effectif, les températures baissent, les gamins s'excitent....je crois que je vais à défaut d'y avoir passé la journée, passer la soirée sous la couette.

18/11/2010

Sous tension

Ce matin on a frappé à la porte du CDI et un monsieur inconnu est entré (pas pour m'offrir des fleurs ni du déodorant) les bras chargés de cartons contenant 6 ordinateurs (Windows 7 et écrans plats, ouah). J'ai cru que c'était le père Noël mais ce n'était qu'un installateur fatigué et démotivé parce qu'il était censé installer 50 postes dans la journée avec son collègue. J'ai eu comme un pressentiment mais je l'ai gardé pour moi.
Les élèves ont fait preuve d'un enthousiasme débordant devant ces promesses technologiques emballées et d'une patience infinie lorsqu'ils ont compris qu'ils n'en profiteraient pas aujourd'hui. Personne n'a eu un mot gentil pour les 6 "anciens postes", sources d'énervement, de frustration et de laissez-aller magnanime (le dernier me concerne : je ne réclame même plus de souris à boule à mes collègues de techno lorsqu'une boule s'égare). Pour être honnête, depuis la rentrée, les élèves en ont tellement assez de la lenteur et des plantages des bestioles qu'ils préfèrent lire plutôt que de les allumer. Même les 6e n'ont presque pas tenté le coup.
A la récréation de l'après-midi, le monsieur a réapparu, agacé de voir que les ancêtres n'avaient pas bougé. (On m'avait promis des agents qui ne sont jamais venus, mais ils ne viennent jamais nulle part de toute façon, donc je n'ai pas été surprise) et il est reparti, après que tous les plombs du collège aient sauté rien que pour l'embêter encore plus.  Comme je n'ai pas eu d'élèves en dernière heure, j'ai sorti mon chiffon à poussière (épreuve facultative au CAPES) et j'ai tout débranché et porté hors de la vue des gens modernes mes vieux machins à écran pas plat qui sont, oui, très lourds.
L'heure de rentrer chez moi a sonné sans que le monsieur soit revenu du tout et qu'un seul nouvel ordinateur ait été déballé.
Le gestionnaire m'a alors dit qu'ils n'auraient pas le temps de tout faire aujourd'hui et qu'en plus ils ne reviendraient pas. Jamais.
J'ai beaucoup ri.
Pressentiment, tout ça. Je parie même que 44 postes sur 50 ont cependant été déballés et installés.

11/11/2010

Lu en écoutant la pluie tomber : Chanson sans paroles, Ann Packer

Pris au hasard, comme souvent, sur les rayons de ma bibliothèque municipale, il m'a fallu deux soirs pour entrer dans ce roman, pur concentré d'émotions. Ce matin de jour férié, sous la couette, je n'ai pas pu me lever avant de l'avoir terminé. Il pleuvait à verse, la lampe de chevet était allumée et mes larmes coulaient sans pause, sans que  j'arrête ma lecture pour essuyer mes yeux. Ca parle d'amitié, d'adolescence, de suicide, de vie de couple,  de familleet de solitude. C'est plein de petits bouts de soi à chaque ligne et ça touche énormément alors que rien dans le réçit ne se rapporte à  sa propre vie et c'est ce qui en fait sa puissance.

Ann Packer
Chanson sans paroles
Editions de l'Olivier

06/11/2010

Enervée

Manifester sous la pluie n'est pas agréable du tout mais toujours indispensable. Moins de monde que quand il ne pleut pas mais du monde tout de même, sous les capuches et les parapluies, les dos mouillés et le chant tristounet : "le temps est pourri, le gouvernement aussi!"
Ca m'a énervé, voila, de nous voir continuer à nous adresser à un mur, jour après jour, et de devoir nous mouiller au sens propre parce que la démocratie le permet, pour dire que ça suffit.

Enervée aussi parce que j'ai fait une séance pourrie vendredi avec une classe de 6e pourrie (élèves bavards, dont deux qui ne savent pas lire et compensent en étant infects) et un collègue de français que j'ai trouvé pourri aussi, sur le coup. Il s'agissait juste de présenter des romans jeunesse, d'en choisir un, pour la "lecture plaisir" : capter l'attention d'une classe entière quand leur prof reste penché pendant 10 minutes dans le bac à BD, c'est dur. Rester zen quand il extirpe Lou dudit bac en s'indignant de la présence d'un truc pareil dans un CDI de collège, c'est dur aussi. Ne pas l'envoyer balader, quand il s'assied au fond du CDI les bras croisés pour nous écouter et me couper la parole pour dire qu'il n'est pas d'accord avec moi sur un mot de vocabulaire et me donner l'impression que je suis en pleine inspection pour ma titularisation, c'est au delà du supportable. Devoir se justifier, quand il sort une autre BD du bac pour me montrer une case où effectivement, on ne voit rien mais on devine que  le monsieur fait un truc sous les draps à la madame et que ça n'a vraiment rien à voir avec le poème à côté que le dessin est censé illustrer, c'est fatiguant. Rester coite quand il parle de noter la fiche de lecture alors qu'on venait juste de parler de lecture plaisir, c'est éreintant.
Quand je pense que c'est lui qui a insisté pour faire cette séance, puisqu'il en avait entendu dire du bien par ses autres collègues alors que visiblement, la littérature jeunesse, il n'en a jamais lu une ligne, ça me dépasse. Et il a osé affirmer que c'était très bien quand je lui ai laché que je n'étais pas contente de moi : les élèves se sont précipités pour choisir les livres, un non-lecteur a participé non-stop (certes) mais on a aussi eu 20 minutes de bazar ambiant après le choix des livres (ce qui n'a pas été le cas avec les autres classes avec qui j'ai fait cette séance) et il n'a RIEN dit. Alors moi non plus.
J'attends sa réaction quand il lira la fiche de l'élève qui a emprunté La guerre des clans 1, que je n'ai pas présenté mais que j'avais mis de côté pour un élève de cette classe qui m'en avait suggéré l'achat.

01/11/2010

Respiration

Une semaine dans une ville où on se balade en T shirt l'après-midi, sans klaxons, avec le bleu du ciel et le bleu du fleuve partout.
Le rhume est toujours là malgré ça.
On réalise subitement que l'on n'aime pas prendre l'avion et que cela n'a rien à voir avec la peur de voler,tomber, mourir ou je ne sais quoi mais plutôt à voir avec l'angoisse d'une perte de temps totale dans un environnement factice où rien ne dépend de nous, et en tout cas pas de nos mouvements.
J'ai oublié tout ce que je devais préparer pour la reprise. A la place j'ai passé des heures à cuisiner des coings en gelée, compote et pâte à tartiner.

19/10/2010

enrhumée et en grève

La manifestation de samedi ne m'a pas réussie nasalement parlant. Le collège est mal isolé et j'ai ressorti foulard et gilet en polaire quand il s'agit de me décoller de la paroi du radiateur à côté de mon bureau, ce qui est hélas, très fréquent. Ceci n'ayant aucun rapport avec cela, je suis en grève et m'apprête à aggraver ma santé à la manifestation de cet après-midi.

16/10/2010

Lu sans pince-nez : Nage libre, de Nicola Keegan

Un roman qui fait du bien, qui se lit presque en apnée : l'existence, la famille, des (non) choix de vie, de l'humour grinçant et l'impression de ressentir cette intense fatigue après des heures de longueur en piscine à fixer le bout du bassin, la tête autant pleine que vide. Cette fatigue qui fait dormir et qui soulage.

Nage libre
Nicola Keegan
Editions de l'olivier

14/10/2010

Prise de marques

Je ne cesse de faire des comparaisons avec l'an dernier. Je suis tellement plus au courant, tellement mieux armée et toujours aussi fragile que chaque jour me surprend, avec son lot de très bonnes surprises et de coups de colère (rentrée).

Hier en réunion, on m'a dit que je ne pouvais pas m'asseoir là car la place était réservée pour une collègue. Sympa.
Aujourd'hui, une classe de 5e m'a épatée : invités à s'exprimer oralement sur leur expérience de lecture d'un roman d'aventure, la prise de parole a été spontanée pour tous, ponctuée de passé simple bien conjugué, le tout dans un silence religieux car ils s'écoutaient tous parler. Sympa.
La correction des évaluations de 6e s'est fait en CDI pour quelques collègues à qui je l'avais proposé, et en musique. Sympa.
Encore en réunion, mais une autre, mon chef d'établissement a dit devant 15 personnes que j'avais des soucis avec mon budget. Il y a eu ensuite un très gros rétropédalage de sa part pour admettre qu'il ne s'agissait que de la fongibilité des lignes entre ouvrage et abonnements. Sympa.
Dans le couloir, mon collègue d'anglais chargé de l'informatique à qui je faisais la liste des dysfonctionnements du CDI m'a interrompu pour me proposer une séance avec les 3e sur la validté de l'information à partir d'une page de wikipedia version UK truffée d'erreurs. Sympa.
Le principal-adjoint a tenu compte de mes remarques dans un document en cours de formalisation où mon rôle est bien reconnu. Sympa.
Je suis en tête de liste pour le CA, mais juste par ordre alphabétique. Sympa.
La cuisinière est venue discuter au CDI de ses recherches Internet en produits allergisants/allergènes dont elle doit tenir compte pour ses menus (poisson et agar agar dans les yaourts, par exemple). Ca me donne des idées. Sympa.
J'ai du consacrer une heure pleine à la "surveillance" des élèves en permanence volontaires pour venir au CDI avec rappel systématique à l'ordre toutes les deux minutes. Trois mots dans le carnet, parce que j'étais de bonne humeur. Sympa.
Les élèves de 3e SEGPA avaient des lueurs d'intérêt dans les yeux après avoir compris comment fonctionne une adresse URL et ce que ".fe" et ".com" peuvent bien vouloir dire. Sympa.
J'ai cueilli trois petites tomates jaunes derrière le CDI. Sympa.
Je suis tellement fatiguée que je dors le mercredi après-midi, deux heures. Sympa.
J'ai encore du fermer le CDI à midi  pour une réunion. Une seule fois dans la semaine, c'est en progrès. Sympa.
etc.

08/10/2010

Typologie de mômes de 6e au CDI

L'an dernier j'ai entendu 1000 fois que les 6e qui arrivaient étaient gratinés. C'était vrai : agités, faibles lecteurs, en grande difficulté, violents (mais aussi adorables, sérieux, charmants pour pas mal d'entre eux).
Alors à la rentrée, j'ai prévu le coup, en terme de tours de vis à donner. J'ai préparé des romans beaucoup plus faciles pour eux (moins épais, avec des illustrations) et surtout, j'étais prête à réagir au fameux "partons tous en vrille au bout de 20 minutes car nous sommes incapables de rester tranquille et de nous occuper à partir de la 21ème minute".
Bilan, après 6 semaines de découverte de la vie au collège?
Rien à voir. Tout ce qui suit commence par "parce que l'an dernier, pas du tout" :
Ils savaient presque  tous ce qu'est le CDI avant d'y avoir jamais mis les pieds. Ils se précipitent dans les rayons au lieu d'attendre passivement le début du cours et je dois les rappeler à l'ordre. Ils comprennent très vite ce qu'est la cote, identifient les documentaires sans sourciller et veulent tous emprunter alors qu'on est en cours. Ils empruntent d'ailleurs en masse, notamment les périodiques. J'ai même enregistré en prêt un livre pour apprendre l'espagnol  et un autre sur la géométrie.en 6e.
Pas un seul ne m'a cassé les pieds pour aller faire n'importe quoi sur les ordinateurs. L'élève passionné par les armes à feu est un petit mignon qui ne tordra jamais un doigt à personne. Ils sont (presque) tous polis. Lors de deux séances de présentation de romans jeunesse à choisir et à lire à la maison avec deux collègues de Français, ils ont tous commencé à lire leur livre dans le calme le plus total, au moins dix minutes jusqu'à la sonnerie.

Ce qui ne change pas : ils remettent les livres en bazar dans les rayons, ils se bousculent pour être sûr d'avoir une place à midi au CDI, quand ils sont pots de colle c'est pour de bon, ils sont tout petits, les redoublants friment mais on ne me la fait pas, à moi, et les gros cas font autant n'importe quoi avec leurs profs qu'avec moi, ce qui permet  participer aux conversations à la cantine parce qu'on vit les mêmes choses, et des fois ça fait peur de voir des gamins avec des comportements pareils et de se dire qu'ils ne sont qu'en 6e.

Les anciens 6e/ nouveaux 5e ont grandi, vaguement muri et un peu mieux compris ce qu'ils fichent au collège et représentent le niveau le plus nombreux à fréquenter le CDI., ce qui fait que j'oublie qu'ils n'ont pas été des 6e de rêve du tout.  

06/10/2010

Lu en hauteur : Vango, de Timothé de Fombelle

Reçu un peu tard au CDI (penser à changer de librairie...un mois pour être livré, au secours!), je n'ai pu proposer Vango aux élèves des quatre classes de 5e invités à lire un roman d'aventure ou un récit de voyage. Dommage, Vango est aussi agile que Spiderman, aussi doux, sensible et correct avec les demoiselles que le bellâtre de Twilight, aussi voyageur que Philéas Fogg et aussi parano qu'Adèle Blanc-Sec.
C'est merveilleusement écrit, plein de suspense et de rebondissements...mais un peu long. Comme il s'agit d'une suite, j'ai peur de me lasser à la lecture du futur deuxième tome, mais je suis prête à courir le risque.

Timothée de Fombelle
Vango
Gallimard Jeunesse

30/09/2010

Lu par habitude : Le tueur à la cravate de Marie-Aude Murail

Je l'ai lu ado, je la trouve sympathique (elle a cotoyé plein de documentalistes à force de rencontrer un tas d'élèves donc elle nous connaît) et j'ai encore offert Miss Charity à une amie jeune maman il y a moins d'un mois (mauvaise idée car le poids du livre ne pourra pas lui permettre de bouquiner en portant en même temps sa gamine insomniaque, mais passons!)
La couverture du roman m'a littéralement scotchée et intriguée et ce n'est qu'au cours de la lecture qu'on fera la relation (qui n'est point systématique en général en littérature) avec cette photographie, et je dois le dire, j'ai été déçue, mais pas de spoiler ici.
Je suis habituée au style Murail, aussi ais-je commencé par la fin qui comporte une partie journal de bord de l'écriture (ou pas, comme le dit) du Tueur à la cravate : elle nous fait part de ses découvertes et réflexions en matière de réseaux sociaux, langage jeune, sms, usages d'internet, de protestantisme et de mythologie. Franchement, c'est passionnant, c'est plein de terreau.
Le roman par contre...j'ai essayé de garder en tête le fait qu'elle n'écrit pas pour moi mais pour les jeunes, et j'ai donc mis plein d'eau dans mon vin. Toutes les critiques que je peux faire sont balayées d'office par cet argument, alors je dirai juste que c'est un peu téléphoné, un peu facile, un peu tordu et qu'on ne retrouve que très peu la réflexion sur les enjeux Internet etc. pour ces soi-disant digital natives que sont Ruth et Deborah. Ca reste un thriller bien tourné, j'ai eu envie de savoir la fin et pourtant j'avais sommeil, peut-être parce que les méchants sont toujours des adultes?

Marie-Aude Murail
Let tueur à la cravate
Ecole des Loisirs

29/09/2010

Professeur stagiaire, qui se doute, à part les collègues?

Deux témoignages de professeurs stagiaires à temps plein pour leur première rentrée à écouter pour s'informer, parce que j'ai l'impression que seuls les enseignants (anciens stagiaires!) réalisent ce que cela représente...
après évidemment, ne pas se formaliser des bizarreries de l'Education Nationale qui étaient déjà là avant cette réforme (mutations, postes connus fin août , absence de tuteur ou tuteur dans un autre établissement). J'ai une stagiaire d'anglais dans mon collège, que je ne vois jamais, ce qui ne m'empêche pas de penser à elle tous les jours.

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/nousautres/

Zoé Varier, émission du 24/09/10

24/09/2010

where is my mind?

Premier bilan de ce mois de rentrée pas encore terminé : satisfaisant, fatiguant, rempli, ensoleillé, épanouissant, communiquant et plein de résolutions, moi qui n'en fait jamais en début d'année civile, ça fait bizarre. J'ai vraiment pris le pli du fonctionnement en année scolaire.
Culinairement, je poursuis mes gamelles du midi, dégustées à la cantine avec les collègues mais celles-ci sont davantage le fruit d'une collaboration avec mon conjoint qui a décidé de s'y mettre aussi, la faute aux épinards-oeufs de sa cantine, à base de produits frais et peu gras (pas de paté-pates à la carbonara, en gros!)
Littérairement, je tente de ne pas céder à la tentation d'emprunter dans mes 3 endroits de prédilection (bibliothèque de quartier, médiathèque de la commune du collège et mon CDI!) en même temps et de prendre le temps de lire (ce qui explique l'absence d'ouvrages sur le blog en ce moment, je n'ai pas envie nile temps d'en parler) ce que j'ai dans les mains. (L'armée des ombres de Joseph Kessel).
Sportivement, je pédale de plus en plus vite (sauf quand un élève me dégonfle mes pneus l'air de rien), je vais participer à une épreuve sportive caritative pour la première fois de ma vie et j'enchaine les kilomètres à pied.
Professionnellement, je suis à l'aise, l'effet "deuxième année" joue pleinement : on me connait, je connais tout le monde (c'est en cours pour les 6e qui sont, de loin, davantage lecteurs que ceux de l'an passé, c'est un vrai plaisir de les voir s'occuper seuls toute l'heure et poser plein de questions alors que les précédents tournaient en rond au bout de 20 minutes le premier trimestre.), l'énorme travail accompli l'an passé me permet de gagner du temps partout (gestion / rangement / préparation de projets / délai entre une proposition et la réalisation de la séance / temps de travail au domicile...) et les activités et sorties culturelles ont repris à fond (Les amours imaginaires et le Messie de Haendel, entre autre) alors que bizarrement, j'ai une tension déjà très basse pour la saison et des envies de sieste réparatrice subites!
Les gamins commencent à s'agiter, le temps se gâte, j'aime bien ce "marronnier" qui permet de sentir comment les choses vont évoluer jusqu'à la Toussaint. Je me sens chez moi.

14/09/2010

(derniers) rayons de soleil

Je sais que l'été parisien n'a pas été terrible et le contraste au retour des vacances a été très marqué thermiquement en ce qui me concerne. Malgré tout, depuis la rentrée, je porte essentiellement et principalement jupe, robe et nu-pieds à talons. Je fais des kilomètres à pied comme cela dans l'enceinte du collège et franchement, je me sens bien ainsi. On m'a dit que j'avais "encore" bronzé ce ce week-end (pas fait exprès) et c'est vrai que j'ai une fantastique mine alors que les nuits de sommeil sont raccourcies par des listes sans fin de ce qui m'attend au collège le lendemain.
Mon conjoint m'a dit que je rayonnais ces temps-ci, la faute à l'absence de gros tracas de travail! lui ais-je répondu, hilare!
Je fonce à vélo, j'ai repris la gym à domicile, je marche et surtout je souris!
(Autant dire que je guette la moindre baisse de température et la moindre goutte de pluie.)

07/09/2010

Grève au carré

Impossible de faire grève lundi en ce qui me concerne : c'était la rentrée des 6e, avec la distribution des manuels et je ne me voyais pas faire sauter l'organisation malgré des revendications complètement légitimes (et je ne suis malheureusement pas la seule à avoir suivi ce raisonnement). Je pense fortement à tous nos nouveaux collègues stagiaires envoyés dans la fosse aux lions sans préparation.
J'ai décidé de faire grève mardi au cours de la nuit dernière. Je ne dors pas très bien tellement j'ai de choses en tête (toutes positives, pour une fois!) ce qui m'a laissé l'occasion de réfléchir et de peser le pour et le contre d'une journée d'absence d'une journée au collège en plein démarrage d'année scolaire, le coût financier de cette absence, avec en face la réforme des retraites qui mérite bien que j'aille manifester cet après-midi (sous la pluie? sans métro?!!).

30/08/2010

Nombres d'été

Sept semaines d'absence
Mis deux fois la capuche sur ma tête
Rayonné dans neuf départements limitrophes
Acheté (et usé) ma première paire de chaussures de randonnée
Une journée à 38 degrés
Une dizaine de guêpes accrochées au volet en bois et une nuit blanche
10h30 dans un TGV contre 4h30 de prévues (un remboursement intégral attendu)
4 Canadairs, deux Fokkers et un autre objet volant non identifié contre un incendie criminel brise coeur
Deux sources d'eau chaude en plein air, une piscine couverte privée, une découverte publique, des torrents, des rivières, un fleuve, une mer, un lac artificiel, un lac aménagé.
Trois chevaux amateurs de sac plastique, polaire et livre de poche.
Douze lacs d'un coup.
Une demi livre de questches qui ne pèse pas 500 grammes
Six hébergements différents, dont deux chambres d'hôtes, deux chalets, un appartement et une maison.
Quatre cookies chocolat blanc airelles fruits secs
De l'eau de mer entre 19 et 24 degrés
Une déception cinématographique (Tournée) en centre ville
La trilogie Ellroy lue à rebours

Et sans compter : mûres le long de tous les chemins, trop de kilos de moules, des églises, cathédrales et abbatiales, du vent, pas de clim, pas d'internet, pas de devoirs, des ciels de dingue en rentrant à vélo à la tombée de la nuit, des balisages un peu rares et des disputes en conséquence, des vieilles pierres, une vallée de fleurs, Abbey Lincoln à la radio, Une Yvette pas chouette, flemme continue d'aller chez le coiffeur, lecture intégrales des BD d'Aurélia Aurita, une amende à la bibliothèque (je le savais mais je le vis mal).

Pas envie d'être là, plus envie d'être ici mais plutôt là bas. A méditer.

03/07/2010

Fermeture(s) et lectures estivales

Créé une courte playlist Deezer, détartré la bouilloire, déposé les plantes dans la serre (merci la section horticulture de la Segpa!), oublié de cueillir une salade du potager attenant pour le dîner, sauvegardé tout le contenu du disque dur ailleurs, réglé le dernier cas litigieux de manuel non rendu en 3e, harcelé un collègue qui m'avait déposé toutes ses séries des dernières années en vrac sur les tables pour qu'il les range dans les armoires (réaction étonnée mais compréhensive de l'intéressé), déjeuné avec collègues, agents et administratifs sous le préau des restes de la soirée de la veille (sans moi, pour mémoire) : cerises, melon, tarte à la tomate et cake poire-chocolat, accueilli toutes les réunions de la journée au CDI (l'exposition plein nord a quelque fois du bon et j'ai pu continuer à bosser en écoutant ce qui me concernait), évité soigneusement la hiérarchie parce que je n'avais aucune envie de terminer l'année sur un goût amer (ce qui est tout de même arrivé à un collègue aujourd'hui), fermé toutes le fenêtres, oublié de rendre les clés, fait partie des cinq derniers enseignants à quitter l'établissement, abondamment transpiré à peine descendue de vélo, visité médiathèque et bibliothèque et choisi plein de romans pour les vacances que je rendrai, une fois n'est pas coutume, super en retard, et décidé de ne pas aller chez le coiffeur après avoir reçu les premières gouttes de pluie de l'orage annoncé sur la tête, fait une sieste tardive en amoureux, et enfin trinqué aux vacances...

Anne-Marie Garat
David Peace
Homère
James Ellroy
Nils Ahl
Doris Lessing
Nancy Huston
Charles Dickens
Don de Lillo
Jean Molla
Jon Kalman Stefansson

28/06/2010

feuilles volantes

Dernière semaine.

Fenêtres ouvertes et courants d'air.
Feuilles de récolement 
Feuilles de livres en retard 
Feuilles de manuels manquants
Feuilles de séries lecture non rendues et incomplètes

cerises mûres au déjeuner
siestes au parc sans clochards, à l'ombre
excellent dîner à l'Assiette et regret immense de ne pas avoir choisi la crème caramel
concert de jazz à ambiance familiale dans une cour de Belleville
glace italienne noisette-passion après un trajet en bus mouvementé
pansements dans les nu-pieds à talons
arrivée à 09 heures un peu passées, et alors?
lettre de désistement protocolaire suite à invitation de mariage indécente

22/06/2010

des Bleus un peu partout

Au CDI, la dernière sélection thématique de l'année a pour objet l'Afrique du Sud et la Coupe du Monde. Une collègue de français avec qui je partage la même indifférence pour ce sport a eu du mal à comprendre que je fasse une telle sélection. Je lui ai alors désigné les dos des élèves penchés sur les documents : que des garçons, que des récalcitrants du CDI, habitués à se faire houspiller pour cause de squatt dans le couloir et boules puantes. Au total, une trentaine de non habitués ont passé le seuil ces deux dernières semaines, demandant s'ils pouvaient tourner les pages des livres ou venant consulter le tableau des matchs. Un seul poster pour égayer, Anelka en bleu, retiré du Monde des Ados...il me fait face toute la journée, en plus!
(Mise à jour du 25/06/10 : face aux demandes répétées de nombreux élèves, le poster a été jeté)

Un gros bleu presque violet au dessus du genou, suite à un heurt violent avec un accoudoir métallique de bus parisien. (sans oublier mes bleus quotidiens avec les pédales de mon vélo)

Du bleu à l'âme aussi, après quatre jours de ramassage des manuels scolaires : jambes lourdes, petits yeux, cerveau divisé en 4 niveau (6e,5e,4e,3e) et malaise face au laisser aller de certains élèves qui ne viennent plus en cours, ne comptent pas réviser pour le brevet, ne viennent pas rendre leurs livres ou refusent de se calmer dans le couloir avec cinq adultes en face d'eux qui tentent de leur faire entendre raison.

Mon bilan d'activités est presque terminé, il omet volontairement de parler du ramassage des manuels ainsi que de ce qui m'est arrivé en avril/mai et qui n'a véritablement AUCUNE incidence sur mes activités au CDI.
Je m'attends donc à une attaque hiérarchique en règle d'ici le 02 juillet.
La soirée du collège est prévue le 1er et je ne compte pas m'y rendre : on a déjà déjeuné sympathiquement entre collègues, j'ai fait tous les sourires forcés de rigueur à la journée Portes Ouvertes, je ne peux pas pousser l'hypocrisie plus loin, j'irai donc à la soirée du collège de mon conjoint!

15/06/2010

Lu sans glacons : Je suis le chapeau, Alex Cousseau

J'avais aperçu Alex Cousseau au salon du livre de Montreuil en novembre dernier, juste avant une séance de dédicaces. Il avait l'air de se demander ce qu'il faisait là. Je ne le connaissais pas. J'ai retenu le nom.

InterCDI est arrivé hier au CDI. On y conseille Je suis le chapeau "pour les bons lecteurs, à partir de 13 ans" tandis que quelques pages plus loin Sylvie Gracia, des éditions du Rouergue indique : "les livres d'Alex Couseeau s'adressent plutôt à des ados de15-16 ans". Moi je dis : les deux! Quel mal y-a-t-il à ne pas tout saisir lors d'une lecture? surtout dans le cas de ce roman, rempli de rêves et de pensées un peu dingues. On y croise des vrais gens (Churchill, Flaherty...), une dent de narval et l'ombre du monstre du Loch Ness : de quoi s'endormir en plein milieu de chapitre et passer une très bonne nuit.
Je trouve l'écriture de Cousseau presque poétique. En tout cas légère et magnifique.


Alex Cousseau
Je suis le chapeau
DoAdo
Rouergue

13/06/2010

Lu en ville : Les lieux sombres, Gillian Flynn

Celui-là, je l'ai lu quasiment sans pause, en trois jours, tellement je voulais SAVOIR.
Une narratrice paumée et acerbe revient sur les évènements qui ont conduit au meurtre de sa mère, de ses deux soeurs et à la condamnation de son grand frère vingt-cinq ans plus tôt. Son réçit est coupé par ce qui c'est passé ce jour-là, heure par heure ou presque, pour chacun des membres de sa famille.
Le plus réussi? on change d'avis sans cesse sur ce qui a pu se passer, et les derniers chapitres, façon film d'horreur, ou on s'accroche désespérement  à la vie quand un tueur fou vous poursuit.
Le moins? la traduction copiée/collée de l'anglais par moment, des fautes de grammaire et de syntaxe à hurler et des lacunes culturelles pour une ou deux expressions, ainsi que quelques culbutes scénaristiques pour que chaque intrigue retombe pile poil où il faut, ce qui fait assez plaqué.
Si j'avais su, je l'aurais gardé pour les vacances : 483 pages de suspense.

Gillian Flynn
Les lieux sombres
Sonatine

07/06/2010

Lu au parc : Imago, d'Eva-Marie Liffner

Edité chez Rivages, ce roman ne pouvait que m'attirer. Il est classé en thriller mais pour l'instant, je ne vois pas bien pourquoi.
Il y a bien un cadavre enfoncé dans la tourbe comme dans la parole de Fergus de Siobahn Dowd mais le corps date du 19ème siècle (guerre contre la Prusse) et il ne s'agit point de littérature jeunesse.
Le roman est situé au Danemark et entrecoupé de passages narrés par Esmé, une femme de ménage passionnée d'histoire qui lache tout pour se consacrer à l'histoire de ce cadavre (de nos jours) et d'extraits de livres ou articles de journaux d'époque.
Atmosphères et lieux sont bien décrits, mais je m'ennuie...

Imago
Eva-Marie Liffner
Rivages Thriller

31/05/2010

Début de la fin d'année

Après un match de longue haleine remporté sans lâcher d'un pouce sur mes convictions, j'ai pu me remettre au travail avec le sourire. Tout n'est pas résolu, mais tout va mieux.

Place aux réunions qui s'enchainent avec peu d'efficacité, aux obligations non contractuelles à gérer (manuels scolaires...), à la préparation de la fin d'année, à la préparation de la rentrée, aux bilans, aux statistiques manuelles à rentrer dans le logiciel qui va bien (quand, mais quand?), aux validations d'items du B2I ("madame, validez moi car je l'ai fait en 6e au CDI" étant l'expression de rigueur de la majorité des élèves de 3e qui 1) n'ont pas mis les pieds au CDI de l'année et 2) croient que mon esprit planait au dessus de leurs têtes en 2006 alors que je n'étais même pas professeur-documentaliste à cette époque!), aux recherches de projets et idées pédagogiques à caler, à la légère baisse de fréquentation du CDI (il ne fait pas assez beau et chaud pour qu'il soit déserté en masse!) et au surmenage certain...On m'autorise à réaliser l'inventaire la dernière semaine de juin, et je devrais me couper en trois pour participer en même temps aux réunions pédagogiques et au ramassage des manuels de 3e post brevet. J'ai pris le parti d'en rire, vu ce qui m'est arrivé il y a peu.

La littérature jeunesse en prend un sacré coup car j'ai envie de lire autre chose le soir! Lus et appréciés  : La douane volante de François Place et Deux pouces et demi de Thomas Lavachery.


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18/05/2010

manque d'air

Je n'arrive pas écrire ce que je ressens face à ce qui m'arrive.

Je ne comprends pas.
On s'inquiète pour moi, on me dit de ne pas m'en faire.
On me dit que j'ai raison, et j'ai raison.
On me dit de foncer, de ne pas lâcher.
Je suis coupée en deux.
On me piétine.
Je veux juste travailler, faire mon métier du mieux que je peux.
On y met de la psychanalyse déplacée, des menaces et des affirmations péremptoires sans fondement. De l'intimidation.
A ce stade je ne peux plus faire la part des choses entre arriver à aplanir professionnellement les choses et une défense pure et dure face à tout ce qui m'est jeté à la tête.
Tout le monde sait, compatit, soutient.
Mais je suis toute seule quand même.

Pour une fois je demande : votre avis?

Les gamins le sentent, ils sont tous adorables et prévenants, j'ai l'impression qu'ils savent. c'est assez dingue.

10/05/2010

boxe ou course à pied?

pour le deuxième lundi consécutif, je n'ai pas pu aller nager en sortant du collège car des circonstances professionnelles m'en ont empêchées. Ces mêmes circonstances professionnelles font que j'ai justement fortement besoin de me défouler.
Une fois rentrée chez moi, j'ai rangé mon vélo, j'ai chaussé mes bonnes vieilles chaussures de marche, enfilé un sweat-shirt à capuche et je suis partie d'un bon pas dans les rue de Paris, mon vieux lecteur mp3 me permettant de me régaler avec quelques vieux White Stripes et Metallica, eux-aussi nécessaires au bon déroulement du défoulement.
Le hasard m'a fourni un itinéraire de choix quand une de mes oreillettes a cessé de fonctionner pour toujours. Hors de question de me défouler d'une oreille, cap sur un célèbre grand-magasin fournissant ce genre d'articles.
Et là j'ai senti mes pieds prêts à décoller du bitume. Seul problème, je ne sais pas courir. Mais j'en ai de plus en plus envie.
Et la boxe? question défoulement, impeccable. Question esthétique, je suis moins sûre car je marque très facilement.
En attendant, vélo et marche à pied à fond. (Je ne suis pas très chocolat).

09/05/2010

Lu en banlieue : Adieu Berlin, de Waldtraut Lewin

Bon sang, que ce roman m'a mis en rogne!
1940, Rita, la narratrice, est une jeune fille allemande "demi-juive" qui se retrouve seule sur les routes à fuir son méchant père et le nazisme, direction la France bientôt occupée. 
Le contexte historique est bien posé, mais du point de vue romanesque on repassera : c'est sans queue ni  tête. L'héroïne parle tellement bien français qu'elle passe inaperçue, elle s'en sort toujours malgré des situations dingues :  c'est sûrement réconfortant à lire quand on à 12 ans, moi ça m'a hérissé le poil : Beaucoup de dialogues et d'emploi du présent pour ne pas nous endormir mais une description de l'exode français très distanciée, on ne ressent rien, on assiste en simple spectateur à tous les évènements. Il faut vraiment avoir une idée ce qui c'est passé historiquement pour arriver à y ancrer les personnages de toute façon caricaturaux.  L'autre narrateur, l'amoureux de  Rita, Gabriel, est un allemand (curieusement je ne cesse de le prendre pour un français tellement ce monsieur fait illusion) en fuite, il est de la Légion, il est malade du coeur, il a recours au marché noir, on nous le décrit comme laid, évidemment on est persuadé du contraire, la preuve, Rita en tombe raide dingue.

Le pire? L'avant-dernière page, une lettre du méchant papa de Rita. (attention, spoiler inside!)Je cite : "Je mettrai tout en oeuvre pour te faire rapatrier dans les plus brefs délais. Une fois réglé-en toute discrétion-le problème de cette grossesse malencontreuse, tu séjourneras quelque temps dans un internat des plus sélects, le temps de redevenir la jeune fille accomplie que tu n'aurais jamais dû cesser d'être. [...] J'ai entamé des démarches en vue de te marier à un parti à la hauteur des espérances que je nourris pour toi[...]"
Un peu too much, non? 

La question sans réponse dont je me fiche mais quand même : Rita est-elle diabétique? ais-je raté une ligne ou deux sur l'explication de ses overdoses de sucre?
Il n'y aura pas d'Adieu Berlin au CDI en tout cas. dernièrement, Etranger à Berlin de Paul Doswell m'a aussi agaçée : c'est plus un catalogue d'anecdotes historiques très précises  ou même un cahier des charges qu'un roman aux intrigues complètement plaquées et artificielles pour illustrer les anecdotes.
J'ai grandi avec les classiques Mon enfance en Allemagne nazie d'Ilse Koehn ou encore Quand Hitler s'empara du lapin rose de Judith Kerr : il s'agit d'histoires vraies, c'est sans doute cela qui fait la différence.
Je ne suis pourtant pas complètement fermée à la littérature jeunesse actuelle sur le sujet puisque je suis restée sans voix l'an dernier en dévorant La voleuse de livres de Marcus Zusak.

Waldtraut Lewin
Adieu Berlin
Bayard Jeunesse

08/05/2010

instantanés des derniers jours

offrande de lilas mauve et lilas blanc, fanés à présent
distribution générale de mouchoirs en papier à la cantine
éclosion de fraises sans couleur au balcon
margaritas au chaud et diabolo grenadine en terrasse chauffée (l'ex-fumeuse que je suis a souffert de l'air respiré)
bus K et 117, descente interdite ou la banlieue dans toute son incohérence
crèmes en tous genres au Monoprix et scepticisme partagé avec une vieille dame dans les rayons
podcasts sur des procès d'assise et de comparution immédiate pour me tenir compagnie à vélo
chauffage toujours pas coupé. Deux ans auparavant, je préparais un crumble à la rhubarbe en jupe et je préparais les oraux le nez dans l'herbe du parc.
Greenberg au cinéma (ouais, bon, d'accord, bof. Je voudrais juste recopier des pans entiers de dialogue).
Livres en retard à la bibliothèque : je déteste ça.
attente violente du pont de la semaine prochaine
restaurant indien, chinois et mexicain en trois repas successifs, à l'exception du petit déjeuner (je ne le souhaite à personne)
prières, révolte et anxiété pour que cela s'arrête et que je puisse vivre ma vie.

06/05/2010

Salade à boire de Fumiko

Cela fait longtemps que je n'ai pas mis de recette sur ce blog de toute façon non dédié à la cuisine.
Malgré le vent et le froid, j'ai préparé cette soupe extraite du livre sobre et élégant la cuisine de Fumiko car les herbes fraiches commençaient à faire la tête en attendant le retour du soleil.
Les proportions ne sont pas celles du livre. Elles étaient données pour 6 personnes, pour une entrée ou en apéro.
Je l'ai transformée en soupe pour deux personnes, c'est à dire deux bons bols, en plat principal.

ingrédients
2 yaourts brassés natures (des yaourts grecs dans la vraie recette, mais je n'en avais pas)
sel
1 cuillère à soupe d'une bonne huile d'olive
1 cuillère à soupe de vinaigre de xéres
45 grammes de fenouil
45 grammes de feuilles d'épinards (des pousses dans la recette initiale)
30 grammes de salade
350 grammes de concombre
1 cuillère à soupe d'aneth
1 cuillère à soupe de cerfeuil
1 cuillère à soupe de menthe
1/2 pomme granny smith (on peut en mettre plus)

éplucher et couper la pomme en dés
éplucher, épépiner le concombre et le couper en dés
laver la salade, les épinards, les égoutter
laver et détailler le fenouil

Placer le concombre, la pomme, la salade et les épinards au mixer. Mettre au frais.
Au moment de servir, ajouter les herbes, l'huile et le vinaigre et l'assaisonnement. Mixer.

Servi avec du merlu complètement nature, c'est délicieux. La soupe est meilleure bien bien froide.

Fumiko
La cuisine de Fumiko
Albin Michel

02/05/2010

Lu sur une terrasse : Noir océan, Stefan Mani

Critiqué en bien dans Télérama, réservé à la médiathèque (un mois d'attente) et lu avec patience et passion sur une terrasse en bois au soleil.
C'est un thriller, ça se passe sur un cargo avec des hommes islandais, on entend leurs voix intérieures, diables et démons, corps morts et mer en furie.
Un livre dont j'ai relu certains passages après l'avoir terminé, pour la beauté des mots, pour le désespoir qui en émane, les coups du sort et ces fins solitaires...
Le titre reflète vraiment le contenu : très noir, très iodé. La photographie de couverture, pour ceux qui comme moi se sont déjà retrouvés en pleine vraie tempête sur un bateau (voilier), donne également une bonne idée des remous du roman.

Noir océan
Stefan Mani
Gallimard
Série noire

18/04/2010

Semaine de cendres

Semaine pourrie, évidemment.
Vacances annulées, évidemment.
Cogitations en tous sens, mails, appels, calculs.
Enormes angoisses.
On part demain matin à l'aventure. Hors de question de rester ici. Les quatre pieds sur terre. 

15/04/2010

Lu avant les vacances, Meto : la maison, Yves Grevet


Des enfants vivant en communauté, des règles à respecter, de la violence et de la brutalité, pas de parents et des questions, des disparitions, des clans, des stratégies...le doute qui s'installe, l'envie de savoir qui prend le dessus...
Meto est un héros comme les autres finalement ! Rien de nouveau sous le soleil et pourtant ça marche, j'ai hâte de lire les deux autres tomes.
J'ai évidemment pensé à W ou le souvenir d'enfance de Georges Perec et à la Déclaration de Gemma Malley.

Meto : la maison
Yves Grevet
Syros

13/04/2010

Lu dans la tourmente : Bjorn aux enfers II, Thomas Lavachery

Cette fois ça n'a pas marché! Je me suis ennuyée, j'ai même sauté quelques passages (chansons et souvenirs digressifs) car la formule commence à s'essoufler : Bjorn est toujours aux Enfers et n'en a encore pas fini à la fin de ce volume. Chaque aventure prend des jours, presque des mois et je commence à me lasser de l'exotisme culinaire, animalier et géographique de cette épopée. Je laisse officiellement tomber Bjorn.

Par contre, je vais attaquer prochainement 2 pouces et demi du même auteur, chez Bayard Jeunesse.

Thomas Lavachery
Bjorn aux enfers II
L'Ecole des Loisirs
Medium

12/04/2010

Soutenir Livres au trésor, encore!

J'en ai parlé ici et ce n'est pas fini.

Le salon du livre jeunesse de Montreuil s'est vu réattribuer sa subvention, certes, mais les promesses que les missions de Livres Au Trésor seront maintenues ont été faites sans mention du budget attenant.

Pour ceux qui ne l'ont pas encore fait, témoignez sur le blog dédié pour que le versement de la subvention soit fait à la ville de Bobigny! c'est ici

11/04/2010

Gros coup de mou

Mon enthousiasme et ma motivation viennent d'en prendre un sacré coup.
Sans rentrer dans les détails, j'ai eu un entretien sans possibilité d'argumenter avec mon chef d'établissement qui m'a transformé en débutante incompétente qui a tout à apprendre, ensuite une appréciation de notation administrative a l'avenant qui a eu le mérite de faire rire mon syndicat et pour couronner le tout, l'arrivée demain matin au CDI d'un contrat aidé que je n'ai pas demandé, imposé par le chef d'établissement. Personne dont je ne connais ni le nom, ni le CV malgré la promesse préalable d'être associée au recrutement. Personne censée m'aider mais qui pour l'instant, ruine mon week-end et mes pensées.
Et j'ai un coup de soleil énorme sur le nez.
Pour la première fois de l'année, je ne veux pas aller travailler lundi matin.

04/04/2010

Encombrement

La semaine passée, je me suis triturée les méninges, j'ai eu mal au crâne tous les jours à cause du dilemme suivant : comment faire cohabiter dans un espace restreint et en deux semaines :
- une exposition sur le cinéma (affiches réalisées par des 3e dans le cadre de leur participation à Collège au cinéma)
- une exposition/sélection pour la semaine Histoire des Arts 6e sur la création du monde (Bible, chinois, vikings, hindouistes et j'en passe)
- une sélection documentaire sur l'alcool en liaison avec une action du CESC (animations de prévention sur l'alcool avec une association)
- un étalage des nouveautés que je n'ai guère le temps de préparer (ça traine depuis...tout ce temps...) mais dont je voudrais qu'ils soient vigoureusement choisis pour des lectures vacancières par mes chers élèves.

Je n'ai pas trouvé de solution idéale qui satisfasse tout le monde.
L'exposition cinéma devra attendre le mois de mai.
Par contre, encombrement annoncé pour tout le reste...

30/03/2010

La documentaliste n'est presque pas cinglée (2)

J'ai commandé un énorme rouleau de papier collant en janvier.
Je relance mon gestionnaire depuis trois semaines (pour dire que je lui ai laissé le temps, hein, je suis drôlement gentille!) pour savoir pourquoi on n'a rien reçu alors que je couvre les livres de ma dernière commande au compte goutte tellement je n'ai plus rien en stock.
Les élèves fouillent dans la pile sur mon bureau et me supplient de couvrir Le journal d'un dégonflé ou le Paradis d'en bas 2 et évidemment j'obtempère, rapport à mes statistiques de prêt.
Mon gestionnaire est venu me serrer la main vendredi en m'annonçait que la commande arriverait en début de semaine prochaine.
Pourquoi?
Parce que le fax de la commande n'a jamais été passé.
La secrétaire de gestionnaire, elle est gentille, mais comment dire...un peu nulle.
Je suis restée souriante. Il était très confus.


Point positif : j'avais bien anticipé ma commande puisque techniquement, j'ai encore un peu de papier et que j'aurai du être livrée il y a deux mois!

28/03/2010

Lu en sortant de chez Gibert : Lottie Biggs n'est presque pas cinglée, de Hayley Long

Vendredi, pour clôturer officiellement la fin de cette semaine de travail bien occupée (11h de cours, une réunion passionnante mais effrayante sur la non maîtrise de la langue des élèves de 6e, un coup de main à une collègue en pleine préparation de son oral d'agreg, préparations de séances IDD, séchage d'une troisième journée de formation avec l'aval de mon chef d'établissement...), je suis allée me détendre en allant acheter quelques livres d'occasion à Gibert pour...ah non, pas pour moi, pour le CDI.
Cela me fend parfois le coeur d'acheter des succès de librairie que je ne cautionne pas à un prix exorbitant et dont le nombre de prêts risque d'être fort limité après un démarrage fulgurant et des réservations en pagaille. J'essaie de trouver des livres demandés par les élèves en très bon état, voir neuf (c'est très souvent le cas chez Gibert) avec une bonne réduction (largement plus que les 9% de rigueur), ce qui permet au final de commander beaucoup plus de livres pour le CDI que si je les avais tous achetés neuf.
J'y ai passé une bonne heure, liste en main et nez dans les rayons, avant de repartir avec 10 livres et plus de 50% de remise comparé au prix des livres "neufs".
Dans le lot, j'ai aussi pris un livre risqué : un dont je ne sais absolument pas si il va rencontrer son public, alors je tente de limiter financièrement la casse. Il s'agit de Lottie Biggs n'est presque pas cinglée : une ado galloise en pleine crise d'adolescence raconte par le biais d'un travail de rédaction ses préoccupations...superficielles et dignes de son âge. Sauf que sous son crâne, c'est vraiment la tempête. J'ai lu une ou deux critiques sur ce roman qui peinaient sur la première partie, soi-disant trop chick-lit : je hais la chick lit et j'ai adoré cette partie! La suite est tout autant passionnante car Lottie a plein de choses à dire, que sa tête tourne rond ou non, que ce soit sur Shakespeare et Stevie Smith ou les modèles de paires de chaussures qu'elle vend.
J'ai hâte de voir si mes élèves vont accrocher grâce à la première de couverture : illustrée par Pénélope Bagieu, on dirait presque le Dico des filles. Et si ça prend, les élèves vont-ils se faire avoir ou décrocher quand ils s'apercevront qu'on les a trompés sur la marchandise et que le roman est beaucoup plus profond et sensible qu'il n'y paraît?


Autre titre possible de ce post : "la documentaliste n'est presque pas cinglée"

Lottie Biggs n'est presque pas cinglée
Hayley Long
Albin Michel
Bliss

27/03/2010

Soutien à Livres au trésor!

Semaine militante! Après le salon du livre de jeunesse de Montreuil, c'est au tour de Livres au trésor de se voir menacé d'une énorme amputation de subvention! Amputation = disparition!
Je ne les connais que par l'édition annuelle de leur sélection de littérature jeunesse : un très bel ouvrage magnifiquement illustré et abondant en références de qualité.
Ils tiennent un stand à Montreuil où je suis à chaque fois accueillie avec le sourire.
Ils font plein d'autres choses expliquées là.

A soutenir ici.

23/03/2010

Soutien au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil

J'apprends par la newsletter du Salon que le Conseil Général du 93 va revoir à la baisse ses subventions concernant le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil. Cela entrainerait une baisse des actions menées autour du Salon.

Ils lancent un appel à soutenir leur action sur un blog dédié.
Plus de détails sur cette menace au même endroit.

Ma visite au salon en novembre dernier est .

22/03/2010

De l'importance des couleurs (Semaine de la Presse)

Tout à l'heure, séance en dédoublement d'une classe de 3e avec une collègue d'Histoire-Géographie : Traitement d'un même évènement dans trois supports de presse différents.

1ere contrariété : les journaux prévus n'ont pas été livrés. On avait anticipé et prévu de bosser avec des gratuits et la version Internet de deux quotidiens nationaux. Mais quand même.
2ème contrariété : la grille d'analyse1 pour les élèves a été réalisée par ma collègue sous W* et pas Open Office. Or au collège nous n'avons que Open Office : toute la mise en page a sauté, elle a du la refaire entre le yaourt et la poire.
3ème contrariété : la grille d'analyse 2 pour les élèves réalisée par mes soins a été imprimée de travers (mais on s'en accommode, au pire, torticolis pour tout le monde)
4ème contrariété : le sujet choisi (les élections régionales) ne fait déjà plus la Une des sites Internet (Il faut descendre dans la page, les élèves sont perturbés)
5ème contrariété : le gratuit récupéré (Métro) est en fait l'édition Paris : Huchon en couverture est juste logique (président de la région IDF), mais fausse la comparaison avec les deux quotidiens en ligne nationaux choisis. (On l'explique aux élèves, mais cela nous agace légèrement)
6ème contrariété : les articles des deux quotidiens nationaux en lignes sont beaucoup moins marqués politiquement que d'habitude. Les élèves ont du mal à voir où l'on veut en venir (notion de point de vue, couleur politique du journal, tout ça) et c'est bien normal! (Le journal dit "de droite" fait deux articles sur M. Aubry!)

Heureusement, j'ai eu deux grandes joies :
Un élève a fait remarquer que le site 1 annonçait tous ses articles en ROUGE tandis que l'autre les affichait tous en BLEU = ah ah ah; on a un site de gauche ET un site de droite (et oui!)
Autre découverte élève : la possibilité de consulter la Une des deux quotidiens papier en PDF sur les sites : Une Une très très rose et l'autre avec une grande photo du Président de la République.
Bon sang mais c'est bien sûr! On était tous excités comme des puces par cette découverte qui a permis au final de mieux comprendre la particularité des trois ressources de presse à comparer. OUF.

Moralité :
Ne comptez pas sur la Poste ou sur les distributeurs de presse. Ayez confiance en vos élèves. N'oubliez pas que la presse en ligne peut vraiment être différente de la version papier.

Vous pouvez partir, rangez bien vos chaises et fermez la porte derrière vous s'il vous plaît.
Les deux grilles d'analyses seront distribuées sur demande (par les commentaires) à ceux qui le souhaitent.

20/03/2010

Vers la banlieue



J'ai eu la chance aujourd'hui de monter au 18ème étage de la BNF et de profiter de la vue, avec ce temps de bord de mer printanier qui nous a accompagné toute la journée.
Vue magnifique sur le 13e et ses tours, le 12e arrondissement et son ministère des finances, le POPB et plus loin, la tour Montparnasse, le Panthéon, le Sacré-coeur, le haut du 19ème arrondissement etc.
J'ai choisi de montrer une photo prise ce midi, qui ne montre rien de tout ça : on quitte Paris, on suit la Seine, la cheminée de l'usine d'Ivry fume.
J'ai juste appuyé sur le déclencheur, ne voir aucun souci esthétique ou technique sur cette image.
Et on part loin.

17/03/2010

Dans le grand bain : on remonte toujours à la surface

Lors de mon année de stage, j'avais des collègues de "promotion", si je puis-dire.
Au moment des mutations intra il y a eu énormément de discussions (pendant nos heures de formation IUFM) sur le choix des voeux : région, département, commune et ensuite le type d'établissement (collège, LP, lycée...) et enfin le nombre de sigles à effet fortement dissuasif accrochés (ZEP, APV...).
Evidemment les mutations, c'est la loterie, et plus on est marié avec enfants plus on gagne!
Autant dire que les petits jeunes se retrouvent en général affectés dans des académies non choisies sur des postes non demandés.

Résultat des courses? je suis la seule à avoir demandé un établissement classé APV en banlieue. Et j'ai gagné! Les autres sont dans des établissements tranquilles, à plusieurs, dans des villes confortables.

J'ai lu hier sur une liste de diffusion professionnelle la demande de conseils d'une future "promue" affectée dans mon académie à la prochaine rentrée par défaut et qui ne se sent pas de taille à affronter des gamins violents ou en grande difficulté scolaire...elle parle ensuite de la réputation de cette académie," que tout le monde connaît".
Je n'ai pas voulu lui répondre, j'avais peur d'être trop agressive. Après tout, chacun ses limites, chacun ses envies.
J'ai juste envie de dire qu'en début de carrière, je ne me peux pas me contenter de couvrir des livres et conseiller des romans de plus de 200 pages à des élèves qui en emprunteraient deux par semaine et n'auraient pas peur d'un livre en grand format (et oui, ça leur fait peur dans mon collège!) et ne macheraient pas de chewing-gum en me regardant droit dans les yeux.
Je ne pense pas que fonctionner comme cela pendant quelques années m'aideraient à mieux appréhender un élève violent ou écrivant "jamais le livre" à la place de "j'ai aimé le livre".
Je pense au contraire que mettre les mains dans le cambouis c'est le meilleur moyen de se former et de remplir ses missions de professeur-documentaliste avec douleur et fierté.
Depuis que je suis dans ce collège, j'ai chaque jour des joies (utilisation de BCDI en autonomie par exemple) et des déceptions (non respect des règles de vie du CDI et rapport(s) à la clé, comme autre exemple!). Je n'ai jamais peur : les élèves sont avant tout des enfants (même horribles!).
J'ai choisi cet établissement parce qu'il est près de chez moi, parce que j'aurai 300 points dans moins de cinq ans maintenant mais surtout parce que les élèves y ont plus besoin de moi ici qu'ailleurs.
On verra plus tard, si je suis lasse et désabusée. J'ai déjà eu mon compte dans ma profession précédente et pourtant j'ai remis ça : je n'aime pas le confort, on dirait...

Avec tout ça mes préparations pour la semaine de la presse prennent du retard.

14/03/2010

Lu pendant la grève : Bjorn aux enfers de Thomas Lavachery

Vendredi, jour de grève nationale dans l'Education Nationale. Je n'avais pas prévu de la faire car j'ai déjà fait grève trois jours depuis septembre 2009, de même que mon conjoint, lui aussi dans le métier (mais pas au CDI!).
J'avais un stage de prévu très loin en banlieue (la RATP m'annonçait joyeusement un temps de trajet de 01h16 dans le meilleur des cas) et je me suis dégonflée.
Pas envie. Marre des stages imposés vides de sens et de contenu.
Grosse fatigue aussi, alors je suis restée au chaud, mon conjoint est parti manifester seul (mais il a retrouvé des amis sur place) et j'en ai profité pour terminer Bjorn aux enfers, suite de Bjorn le Morphir.
Fantastique! On le classe en fantasy mais cela n'a rien à voir avec la lourdeur des romans du genre : c'est plein d'humour et de fantaisie (!), les dialogues sont vifs, l'intrigue riche en rebondissements originaux et tout ce qui sort de l'ordinaire (paysages, monstres...) n'ont jamais été vus auparavant et le meilleur c'est que toute la troupe n'arrive aux Enfers qu'en fin de roman!
A suivre donc, Bjorn aux enfers, II.

Je me demande si je ne vais pas acheter la version BD sortie récemment pour le CDI.
Je me demande si je ne commence pas à être sérieusement accro...

Thomas Lavachery
Bjorn aux enfers I
L'école des Loisirs

10/03/2010

Journée internationale des droits de la femme : une semaine au CDI!


Deux infirmières se partagent la semaine au collège. L'une d'elle vient souvent me voir à l'improviste et je discute surtout d'autre chose que du collège et de nos collégiens bourrés de problèmes sociaux, hormonaux et psychologiques : c'est fort agréable de discuter hammam, cinéma et théâtre entre deux séances. Elle a longtemps habité juste en face de chez moi, à une époque où je n'y habitais pas. Bref, nous avons quelques points communs, notamment celui de l'écoute de l'autre et l'envie de se garder quelques précieux moments à soi dans la vie.

Lundi matin, elle est passée me dire bonjour et était curieuse de savoir ce que j'allais mettre en place comme sélection cette semaine. A dire vrai, j'avais oublié de prévoir et sa remarque m'a juste permis de réaliser que nous étions le 08 mars, journée internationale des droits de la femme.
Ni une ni deux, j'avais mon thème. Elle était ravie et m'a demandé de prévoir un petit quelque chose sur la contraception.

La préparation de cette mini-exposition m'a demandé plus de temps que prévu car j'ai pris le temps de faire les choses correctement :
prise de renseignements sur le site de l'ONU et rédaction d'un panneau informatif, choix de références dans BCDI (articles sur l'égalité homme-femme, le travail des femmes), et une superbe trouvaille, un numéro de La Documentation par l'Image consacré à ce sujet et constitué notamment de posters représentant des manifestations de femme (droit à l'avortement, revendications pour le droit de vote en 1910, femmes au travail dans des usines dans les années 30...) qui m'a permis d'illustrer comme il faut le sujet.
Je pense dorénavant affiner comme cela mes mini-expositions documentaires, cela en vaut la peine : mon slogan promotionnel sur cet évènement est le suivant : "la journée de la femme durera toute la semaine au CDI!".

L'infirmière a dit que j'étais exceptionnelle. J'ai un peu envie de la croire, au moins pour ce travail là!
Je ne pense pas que le sujet ait été abordé en classe et je constate que ce sont surtout les filles qui lorgnent du côté de cette présentation.


source de l'image : wikimedia commons.

07/03/2010

Devoirs de vacances et soupe au chaud

Reprise demain.
Je n'ai pas trop travaillé...rien la première semaine, en pointillés pour celle-ci.
Mon cours pour les 3e est prêt, j'ai liste d'idées de séances pour la semaine de la presse mais absolument rien de finalisé et je sais que des collègues devaient m'envoyer des pistes de travail en collaboration mais je n'ai rien reçu et je ne sais plus de quoi il s'agit!
Le vent a chassé tout ceci de mes pensées on dirait.
J'ai tout de même acheté une horloge à 1,90 € à IKEA pour le CDI.
Mon sac n'est pas encore rempli de tout ce dont j'ai besoin pour survivre élégamment demain : affaires de piscine, affaires de vélo, affaires de cours, horloge sous plastique, Chroniques birmanes de Guy Deslile que j'ai enfin lu (mais j'ai de loin préféré Pyongyang) et mon déjeuner.
Il est probable que j'emporte une soupe (pois cassés ou courge) que je dégusterai bien chaude grâce à mon Tumbler, une sorte de thermos qui passe au micro-ondes et garde la soupe bien chaude. Il contient une cuillère en plastique repliable.
C'est très pratique au collège : le micro-ondes réchauffe très peu mais avec le tumbler, c'est immédiatement chaud comme il faut. La contenance est parfaite et la cuilllère est bien pratique.
Pour l'instant cela n'a jamais versé dans mon sac, ce qui est un bon gage de performance!
Je l'ai acheté ici, un peu cher, dans une boutique de la rue des petits-champs à Paris mais on en trouve sur internet.

26/02/2010

Lus en vacances : Après, de Francine Prose et Un foulard pour Djelila; d'Amélie Sarn

J'ai choisi ces deux livres pour leur thème société : politique sécuritaire pour Après et religion pour Un foulard pour Djelila.
Les deux romans concernent des adolescents qui fréquentent le lycée mais ils sont tout à fait lisibles par des collégiens.
Après raconte la vie d'un établissement scolaire qui a peur de voir arriver un nouveau drame"à la Columbine" en son sein et qui multiplie les mesures restreignant la liberté des élèves et imposant un contrôle de plus en plus pesant sur leur vie. Point de manichéisme, que des petites touches très subtiles pour montrer que l'inacceptable se met finalement facilement en place mais
certains élèves et parents ne sont pas dupes et refusent de se laisser faire : tension garantie!
Un foulard pour Djelila est visiblement inspiré de ce qui est arrivée à une jeune fille brulée vive dans sa cité il y a quelques années, drame qui a lancé le mouvement Ni putes ni soumises si je me souviens bien, mais je n'ai pas vérifié. On suit donc la vie de deux soeurs, Djelila, qui se maquille et dit ce qu'elle pense et de sa soeur Sohane, plus réservée, qui choisit de porter le foulard et se fait exclure de son lycée. Sohane est la narratrice et elle dit des choses très fortes sur la liberté, le statut de la femme et l'Islam mais malheureusement j'ai eu l'impression d'entendre un message que l'auteur souhaite faire passer plutôt que les réflexions d'une jeune fille en cité qui se cherche.
Roman indispensable quoi qu'il en soit : court, percutant, choquant et abordant tous les points de vue.

Après
Francine Prose
Seuil/Métaillié

Un foulard pour Djelila
Amélie Sarn
Tranche de vie
Milan Poche junior

Lu en hiver : Bjorn le morphir, de Thomas Lavachery

Commandé pour le CDI mais emprunté ailleurs car la commande a mis du temps à arriver.
La photo de couverture m'intriguait, le titre aussi, et la lecture m'a envouté!
Je ne suis pas fan des trolls ni des combats à l'épée mais je suis rentrée dans le réçit dès le premier chapitre car l'Ennemie, c'est la Neige. Comme il faisait encore un peu froid, je n'ai eu aucun mal à ressentir l'oppression, le poids de la neige sur la maison où Bjorn et sa famille se sont enfermés pour tenter de survivre. Ensuite c'est facile, j'ai volé d'évènement en évènement jusqu'à la fin : oui il y a des combats, des animaux étranges (des saumons géants, un bébé dragon chétif...), des gens bizarres (un berger fou, un prince violent...) et en plus c'est une série!
Emprunté hier alors que j'ai à vue de nez 9 livres qui m'attendent déjà, Bjorn aux enfers!

Bjorn le Morphir
Thomas Lavachery
L'école des loisirs
Medium

25/02/2010

(Vacances)

Pas de départ cette fois-ci.
Lectures, balades et cuisine à domicile.
Pas de préparation de cours prévue pour cette semaine.
Les prochaines vacances sont organisées.

Du tourment familial, un tajine poulet citron olives et un tour en Vogueo.
Du RER zone 3 et un tapis de 10,5 kilos, linguini aux lard.
De la soupe de fruits de mer épicée et les pétards assourdissants du Nouvel An Chinois.
Un western spaghetti plein de neige et de silence, une quiche aux courgettes et une envie de voir le Cotentin.
Choix de recettes (apéritif - entrée - plat - dessert) dans la cuisine de Fumiko et achat des ingrédients chez Tang demain.
Vinaigre blanc qui pique et lessive de vieille housse qui va partir à la poubelle juste après.
Shutter Island
Aller-retour à vélo au MAC VAL de Vitry si le temps le permet.
Du tri dans mes placards d'ado avec 45 minutes de marche à pied avant et après comme au bon vieux temps où j'étais étudiante.
Des cyclamen roses, fuschias et rouges morts gelés à déterrer pour mieux profiter des crocus jaunes pâles et perce-neiges qui fleurissent depuis lundi.

...

Vacances...

17/02/2010

Journal infime

J'emprunte le titre du post au tome 1 de la BD Lou de J. Neel que je viens de recevoir au CDI. C'est un joli titre, qui sied bien à la BD.

Ma première commande de l'année 2010 est arrivée hier en fin d'après-midi, juste au moment ou j'allais harceler le gestionnaire à ce sujet. Donc, comme redouté, ces livres ne pourront pas tous être mis en service avant les vacances.
Une seule élève de 3e se trouvait au CDI à cette heure-là. En 3e, elle tapait son rapport de stage et me demandait des conseils. C'est une bonne élève, très agréable, qui m'avait demandé il y a quelque temps de me procurer Tentation de S. Meyer. J'avais de toute façon prévu de l'acheter (pas par goût personnel, loin de là) et cela m'est revenu en déchirant le carton. Comme une gamine ouvrant ses cadeaux de Noël, j'ai écarté BD, documentaires et romans pour enfin extirper le livre du fond de la pile. Je me suis alors tournée vers elle en lui demandant si ça lui ferait plaisir de rentrer avec ce livre ce soir à la maison et j'ai éclaté de rire devant sa réaction enthousiaste et sincère. Vu l'heure, je me suis dépêchée d'importer la notice via Citédoc, de le tamponner et de le couvrir avant de lui remettre.
C'est rien mais ça fait plaisir de faire plaisir!

14/02/2010

Lu sans baskets : autoportrait de l'auteur en coureur de fond, Haruki Murakami

J'aime Murakami, découvert dans une librairie du Pays de Galles en traduction anglaise. Les couvertures de ses romans poche chez Vintage sont magnifiques.
Je me suis fait offrir son Autoportrait de l'auteur en coureur de fond et je me suis ennuyée.
Découvrir sa discipline de vie rigoureuse ne m'a absolument pas surprise quand on sait comment vivent ses personnages et le parallèle écriture/course va pour ainsi dire de soi. Et c'est tout. Rien de plus. Je me doute que courir vide la tête mais je pensais que ses réflexions seraient plus...je ne sais pas, profondes?
Je ne cours pas, je nage et j'aime marcher, je suis pourtant assez sensible à sa vision de l'effort, des paysages, du calme...mais pas au point d'en faire un élément moteur à ma vie : Courir l'aide à écrire.
Bon.

On apprend que le titre japonais du livre est inspiré d'un titre de Raymond Carver, autrement plus satisfaisant à mes yeux : What I talk about when I talk about running.

Haruki Murakami
Autoportait de l'auteur en coureur de fond
Belfond

10/02/2010

du vrac bien entassé

Je suis guérie et de bonne humeur et je profite du blizzard momentané sur Paris qui m'empêche d'aller à la bibliothèque et de passer voir un ami pour parler des diverses activités en cours au CDI...

Les séances :
- Orientation pour une classe de 3e (comment s'informer, en solo)
- Recherche documentaire pour une classe de 6e (exposés sur dieux/déesses de diverses mythologies avec prof de français)
- Présentation de romans de littérature jeunesse pour deux classes de 5e (Moyen-âge, avec prof de français)
- Recherches sur Internet pour des modules de 3e (compétences b2i, socle commun sur des exposés sur les systèmes scolaires de pays comme l'Egypte, le Brésil, l'Algérie avec analyse de statistiques avec prof de français, H-G et maths))
- Réalisation de panneaux avec l'infirmière et une classe de 4e SEGPA sur le sommeil
- Recherche documentaire pour une classe de 5e (Moyen-âge, avec prof de français)
- Initation à la recherche documentaire avec les 6e SEGPA (suite, en solo)
- Réalisation de panneaux sur des thèmes en rapport avec les 5 romans en cours de lecture pour un prix avec une classe de 6e (recherches documentaires et dessins, partage avec prof de français)
- Rédaction de mails et recherches biographiques/articles pour une classe de 3e (sur les auteurs des Incorruptibles de la sélection 3e/2nde, avec prof de français)
- Jeux autour de l'objet livre pour les élèves de l'atelier lecture (l'endroit où j'aimerai être et des piles de romans avec un intrus à découvrir avec prof de français (stagiaire))
- Découverte de l'atlas pour une classe de 5e (IDD, avec prof de SVT et HG)

Je crois que j'en oublie. C'est un peu chargé en ce moment!

J'assiste à de nombreuses réunions inutiles au sein du collège (méthodologie pour les quatre niveaux, histoire des arts, conseil pédagogique).
J'ai préparé un dossier auprès du Conseil Général pour avoir des sous pour le club Manga, eu un rendez-vous avec un représentant d'éditeur, récupéré l'exposition réalisée par des élèves en atelier relais affichée à la cantine et peu visible : elle va être affichée au CDI et j'ai du bouger la moitié d'une salle pour trouver la place de mettre des panneaux d'exposition.
Je réfléchis à l'utilisation de l'ENT pour et au CDI.
Je prépare un entretien que je vais avoir avec mon chef d'établissement sur le blog, l'ENT et le site du collège.
Je me demande quel serait le moment opportun pour soumettre mon projet CDI au chef d'établissement sans pour autant me voir accablée de nouvelles activités à rajouter à l'intérieur.
J'enrage de ne pas arriver à m'exprimer davantage en public (hors établissement) sur le plaisir que j'éprouve à travailler sur ce prix romans en 6e et à tout ce que j'ai créé seule et qui fonctionne bien avec les élèves.
J'ai préparé une sélection de romans sur l'amour avec la Saint Valentin en prétexte et je suis fière de mes affiches (j'ai été aidé pour le coloriage!)
J'ai presque terminé de réaménager l'espace orientation mais j'ai la flemme de coller la signalétique préparée sur mon faux kiosque Onisep (pourtant je hais la procrastination!)

Je fais la liste du travail qui m'attend pour les vacances : préparer les séances pour la semaine de la presse, trouver comment m'intégrer dans la remédiation des élèves de 6e en difficulté dans la maîtrise de la langue, finaliser les séances "internet" des modules de 3e....

Je ne ferai pas grève demain malgré l'appel académique de mon syndicat mais je soutiens le mouvement de tout mon coeur.

Enfin, je ne poste pas grand chose sur mes lectures alors que je dévore...Encore une liste? la dernière de ce post :

Gabrielle Thoreau, Un de Winram. Medium (magnifique, fort, se passe sur une île, j'adore les îles)
Heather O'Neill, la balade de Baby.10/18 (enfance maltraitée au Canada, poétique et glauque)
John Irving Je te retrouverai. Seuil. (trop long, trop de thèmes Irvingiens rabachés mais envie de savoir ce qui se passe donc lu jusqu'au bout!)
Stephan Casta, La vie commence. Thierry Magnier (écriture superbe, personnages sensibles et belle histoire d'adolescent qui devient adulte. Campagne suédoise attirante!)
Yannick Haenel. Jan Karski. Gallimard. (emprunté juste avant que la polémique avec Lanzmann enfle. Presque fini, peu emballée. La partie fictionnelle est un long monologue auquel je n'arrive pas à croire justement.)

Que ce soit le CDI ou la littérature, ce post est loin d'être exhaustif!

03/02/2010

Infection virale

C'est reparti, avec plus de 5 semaines de retard sur l'an passé : je sors de chez le médecin avec mon ordonnance pour me remettre de ma première infection virale 2010.
Oh joie.
J'adore bosser comme si je n'étais pas réveillée (merci au sirop toux sèche).
J'adore boire des litres d'eau en ne sachant pas quand je pourrai aller aux toilettes (merci au paracétamol/ibuprofène et associés qui me déshydratent)
J'adore perdre 5mn le matin dans la salle de bains, maquillage non compris (merci au sérum physiologique et au comprimé effervescent vitaminé C car je n'ai pas le temps de presser 2 oranges d'affilée)
J'adore dormir en pointillé, à moitié assise car ça fait fait moins tousser et moucher.
J'adore empêcher mon conjoint de faire une nuit complète parce que je tousse et mouche.
J'adore ne pas pouvoir aller à la piscine ni faire du vélo parce que je suis malade, qu'il fait froid et qu'il pleut.
Le médecin m'a dit que j'en avais pour 15 jours.
Et demain j'ouvrirai bien la porte du CDI à 08h55.

Trucs à dire pour plus tard :
on va se faire des crèpes, les modules de 3e, un roman suédois...

27/01/2010

BCDI youpi!

Lors de la préparation des oraux du CAPES j'ai très vite choisi d'utiliser le logiciel documentaire libre PMB que je trouvais ergonomiquement et fonctionnellement agréable contrairement à BCDI.
Cette année, c'est BCDI qui est installé au collège. Je l'ai trouvé dans un état stationnaire : base à peu près correcte, installé sur les postes élèves et un chouette bug : l'interface collège n'affiche que la moitié des résultats (super pour les élèves de chercher un livre en rayon avec le seul numéro d'exemplaire!).
Le responsable des TICE de mon collège (un prof d'anglais très sympathique) et moi avons tenté de repartir sur des bases saines en heures supplémentaires gratuites pour moi le mercredi après-midi : quelle version a-t-on exactement? comment faire des vraies sauvegardes? Comment rétablir une interface correcte? etc.
Je lui ai alors parlé de PMB qui l'a vivement intéressé.
Sauf que.
Un ENT a installé fin décembre dans l'établissement. Gros bazar pour les postes élèves qui ne sont pas tellement utilisables depuis et disparition de BCDI.
Sauf que.
Mon académie propose d'héberger les bases BCDI sur un serveur. Avec BCDI web à la clé. Et gratuitement.
Ca a fortement plu à mon chef d'établissement.
La "remontée" de la base s'est faite hier par assistance téléphonique du CRDP et tout s'est bien passé.
Et d'un seul coup, l'euphorie : la base du CDI est accessible en ligne, de PARTOUT! l'interface collège fonctionne et c'est JOLI!
Le CRDP m'a signalé que mon thésaurus n'était pas à jour et me voila lancée joyeusement dans la procédure.
Sauf que.
Tout a planté. A 17h30 j'ai quitté le collège toute désappointée.
Ce matin tout marchait. J'ai laissé tomber le thésaurus pour le moment.
Faut pas pousser.

Maintenant j'ai plein de formations à préparer. Chouette.
Mais c'est PMB que je préfère. Quand même.

21/01/2010

Chiara M., L'Ecole des loisirs, grève et bettes

J'ai enfin réussi à aller voir Non ma fille tu n'iras pas danser grâce au Pass Télérama qui permet la ressortie en salles pour quelques jours des "meilleurs" films de l'année.
Le pass, détachable dans les deux derniers numéros m'a fortement exaspéré. On me demande mes coordonnées complètes sans qu'il soit nulle part fait mention d'une certaine déclaration CNIL. Or le Pass est orné (entre autre) des logos d'une banque et d'une chaîne de télévision qui n'envahiront ni ma boîte à lettres, ni ma messagerie électronique et encore moins mes répondeurs.
J'ai donc choisi un pseudonyme lambda et une adresse presque réelle (mais pas proche de la mienne) pour bénéficier du fameux pass et du droit de voir le film tant désiré sans aucune autre contrepartie. ah si, 3 euros!

Le film m'a énormément plu. Chiara M est magnifique (encore plus que dans Un chat, un chat) : drôle, déjantée, grave, paumée...je n'ai pensé qu'après à G. Rowlands dans A woman under the influence, pour l'amour que le personnage de Lena porte à ses enfants et pour la difficulté de vivre, tout simplement. Et les films de C. Honoré me séduisent de plus en plus. Il faut avouer que j'avais commencé avec Ma mère, et j'avais du m'accrocher...
Au générique, il apparaît que le scénario est co-écrit par C. Honoré et G. Brisac... cela ne m'a pas étonné.
On retrouve vraiment dans les personnages, les lieux, les ambiances, la touche Ecole des Loisirs qui me berce depuis mes premières lectures de jeune fille dans cette maison d'édition (même si je suis bien incapable de citer un seul exemple!). C. Honoré est édité chez elle aussi (pas lu), rien que du très logique donc. J'ai lu et apprécié Petite de G. Brisac il y a quelques années de cela.
Tout ça pour dire que c'est parce que je suis gréviste aujourd'hui (Manifestation à 14h30 place de la République) que j'ai le temps de dire autant de choses !
Et pour cloturer ce post, il faut savoir que j'ai acheté des bettes au marché pour la première fois de ma vie et que mon amoureux, soumis de choisir entre différentes recettes, a demandé un gratin.

16/01/2010

Lus à la suite : On s'est juste embrassés, de I. Pandazopoulos et A la brocante du coeur de R. Cormier

Deux romans sérieux.
On s'est juste embrassés est dur, noir, horrible. La situation ne fait qu'empirer au fil des pages. C'est trop. Très bien écrit, prenant, angoissant. Heureuse de constater que le roman ne parlait pas "que" du fameux baiser et d'humiliation, de désarroi et de stupidité adolescente. Magnifique titre et première de couverture (les tours des Olympiades à Paris et le titre calligraphié par dessus).

A la brocante du coeur.
Un meurtre et la police aimerait bien faire de Jason, un jeune renfermé et solitaire, le coupable idéal. Le roman se déroule sur quelques jours et on assiste à l'intégralité de l'interrogatoire mené par un expert évidemment ignoble mais conscient de l'être. C'est très sec, dépouillé et radical. Les dernières lignes sont saisissantes.

Mise à jour du 21/01/10 :
Les mots "A la brocante du coeur " sont de Yeats et je ne ne résiste pas au parallèle maladroit avec Keats (deux poètes en "its") et le film Bright Star de Jane Campion : beau, contemplatif...et un peu long.

Je ne lis que des romans pour adolescents mûrs ces temps-ci...ceux-là n'ont pas leur place dans mon CDI de collège.


On s'est juste embrassés
Isabelle Pandazopoulos
Gallimard

A la brocante du coeur
Robert Cormier
Medium
Ecole des loisirs