Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

13/12/2011

intensité (vérification du fonctionnement du variateur)

Lorsque tous les élèves d'une classe jouent le jeu et remplissent mes petites bulles de papier de jolies phrases pour donner envie à d'autres de lire le roman d'aventure qu'ils ont choisi et même vraiment lu.
Lorsque je rédige trois rapports en une heure et que les talons de mes bottines claquent dans le hall entre le CDI et la Vie Scolaire.
Au moment où j'explique mes consignes à l'AED à qui j'ai demandé de me remplacer deux minutes quand son portable sonne et qu'elle prend l'appel en plein CDI avec mes mômes dedans.
Quand je m'aperçois que la tempête a eu pour conséquence de rendre les gamins dingues et qu'ils m'ont arraché toutes mes affiches, même celles coloriées par leurs camarades.
A la minute ou j'entends un "T... M...L...P..." hurlé à plein poumons dans le couloir par une élève à qui j'ai mis un mot deux minutes avant en classe.
Quand je calcule la progression d'un élève en atelier lecture par rapport à l'année dernière et que je lui annonce fièrement.
Lorsqu'on m'apporte une composition de Noël réalisée par les élèves de l'atelier horticulture, qui trône sur  le bureau.
Au moment où je réalise qu'il est absolument impossible que j'aille travailler jeudi, tant pour les motifs de la grève que pour l'ambiance de fin de monde qui en découlera au collège, nonobstant un crédit immobilier sur le dos et un conjoint également gréviste et rhino-pharyngité.
A l'instant où je termine Anastasia connaît la réponse de Lois Lowry et que je décide de réussir à le faire lire à un élève malgré cette couverture tristoune dès la rentrée.
Lorsque je vois la hausse des prêts dans BCDI et le succès de mes nouveautés de fin d'année : la table ressemble à un H&M post soldes.
Quand pour me consoler en salle des profs, je reprends deux fois de la charlotte poires-confiture de lait de ma collègue d'espagnol et que je repars accueillir mes mômes pour la récré toute barbouillée.
Au moment où on me demande de poser sur la photo de classe à côté du collègue avec qui j'anime la séance (interrompue pour la photo, donc).
Lorsque je rentre chez moi repenser à tout ça dans le pull piqué à mon conjoint, une tasse de thé à la main, lovée dans mon rocking chair, avec une pensée supplémentaire pour tous mes collègues encore coincés là bas pour remettre les bulletins aux parents.
Quand je réalise que je vais revoir l'océan dès vendredi, au lieu de me farcir un après-midi banalisé puisque je ne travaille pas l'après-midi et que la location a été posée dès avant les vacances de la Toussaint.

04/12/2011

Lu tristement sous la couette : Petite feuille nénètse, de Anne Bouin

Toujours à fond au collège mais plombée par [quelque chose que je n'ai pas envie de nommer], je n'ai pas trop le moral ce week-end. J'avais donc programmé une grasse matinée sous la couette, assortie de vieux CD de mon adolescence et  la lecture fin de ce roman à la couverture magnifique, je rêve de la voir encadrée sur le mur en face de mon bureau.
Pour ce qui est de l'histoire, c'est du pensionnat, des demoiselles russes furieusement françaises : j'ai eu l'impression de retrouver les soeurs Verdelaine entichées de Robin Williams dans le cercle des poètes disparus.
Une feuille de bouleau, des airelles, de la Taiga, mais un accès internet et un danger environnemental furieusement réel et actuel font qu'on se croit aussi dans un roman d'aventures (avec des références à l'Appel de la forêt, en plus) bien écrit. Une sous-intrigue résolue avec deux bouts de ficelle en catastrophe à la fin gâche beaucoup le plaisir : je n'avais pas l'impression de lire un roman pour ados et à la fin si. Pourquoi ce besoin de vouloir absolument tout boucler à la fin?

Petite feuille nénètse
Anne Bouin
Médium
Ecole des Loisirs