Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

25/09/2013

(pas) d'humeur mais de bonne (humeur)

oh la la, depuis la rentrée des classes j'ai des pensées honteuses pour ce pauvre blog qui a passé tout l'été enfermé...parce que je suis partie sept semaines. Je vise les 8 en 2014 sous réserve qu'on ne nous les ampute.
Mais j'ai pas envie d'écrire correctement que l'affaire Harry Q c'est de la bouse et qu'il ne faut vraiment pas le lire, par exemple.
Je n'ai lu que Le mystérieux Cercle Bénédict pour le boulot et j'ai décidé de ne pas l'acheter pour le CDI mais celui-là il est lisible même si un peu chiant.
J'ai grave adoré le dernier S. King lu en V.O : 22/11/63 (date en V.F!) et aussi The Fault is in our stars de John Green (bien pour les lycéens, je n'ai fait que pleurer et j'ai mis une journée à m'en remettre, le regard dans le vide par delà les montagnes) et pas mal d'autres dans ma liseuse mais je ne l'ai pas sous la main pour faire un inventaire.

Blague Carambar du jour : j'ai connu ma première vraie bonne rentrée depuis que je suis rentrée dans le métier. Tous les indicateurs étaient au rouge et en fait, tout se passe globalement bien, je ne m'étends pas sur le sujet qui fache mais celui-là aussi, pas une crise de nerfs, pas une.

Là je n'ai plus de voix parce qu'hier j'ai fait 3 heures avec une classe de 6e trop bête (2 h sur le conte + une heure de découverte du CDI) mais comme le temps me permet de me poser dans ma chaise longue, ben, salut.

24/06/2013

Idée de génie

Et si, dans les établissements difficiles, pourris et mal gérés, on envoyait la direction en vacances avant la fin du mois de juin, à la place des élèves?

23/05/2013

Trampoline

Ce n'est pas que je n'ai rien à dire, ce n'est pas que je n'ai pas envie non plus, c'est juste que c'est tellement n'importe quoi, mon collège, que j'ai du mal à parler du cdi et de moi là dedans, sans avoir mal au ventre, sans avoir envie de pleurer, sans trépigner d'impuissance à aller voir ailler si l'herbe y est plus verte et plus mouillée.
J'essaie vainement de ne pas trop sentir les choses et de ne pas les vivre pour les autres, à travers les autres, en bonne éponge émotionnelle que je suis.
J'aime mon métier. Je hais la façon dont on le voit, dont on ne le considère pas.
Je ne fais que barrer les jours.
Je travaille en manteau.
Ce qui va bien : les livres, mes gamins. Tout ce qui est en dehors.

12/02/2013

Effarée, désemparée, fatiguée...

Il se passe plein de choses terribles juste devant ma porte. Des actes sales, sordides, tordus. Du jamais vu pour moi. Heureusement au CDI, ça va à peu près. l'ambiance n'est pas la même.
Ce qui arrive tous les jours devant ma porte ouverte ou derrière mes murs poreux font qu'il m'est souvent impossible de travailler et d'accueillir les élèves dans des conditions décentes. Alors je m'aventure hors les murs parce que je n'ai pas le choix et que je n'ai pas peur. Et je le fais au lieu d'avancer dans mes préparations de cours et de m'occuper des gamins qui sont dans le CDI.
Les collègues souffrent et le disent, les surveillants morflent et le disent, la vie scolaire se craquelle et le dit. On tient tous encore à peu près debouts mais la direction a mis ses boules Quiès.

17/01/2013

home

Ces temps-ci je me contente de faire mes heures.
Pas d'emballement, un peu d'écoeurement, pas d'envies, pas d'ambiance ni d'émulation avec les collègues. Je fuis la cantine, je rase les murs en salle des profs, je me hâte dans les couloirs glacés.
Non, vraiment, je préfère être chez moi.
A terminer les chocolats de noël.
A monter des mailles et refaire éternellement mon premier rang endroit.
A aller et venir de pièce en pièce en t-shirt et non pas avec deux pulls, un collant sous le pantalon de velours, les bottines fourrées et les mitaines.
A tester les frites de rutabaga au four. Je n'ai pas d'enfant mais je pense qu'on peut en leurrer plus d'un comme ça.
A envelopper mes plantes sur le balcon pour les protéger et me forcer à ne pas les rentrer à l'intérieur parce que j'ai peur pour elles.
A regarder Hunger Games sans m'endormir et à le prendre en douce au CDI pour le lire après coup.
A tester tous les coussins achetés pour le lit d'ami dans le bureau qui devient en conséquence une sorte de salon bis.
A remballer mon premier sapin de noël en laine verte et masking tape.
A faire des vrais calins.
A  lire le dernier Russel Banks que je n'ai pas trouvé en V.O.
A profiter des rares rayons ultra chauds du soleil depuis mon rocking chair le mercredi après-midi au lieu d'aller faire les soldes.
A faire des essais rouge à lèvres dans la salle de bains comme je ne l'ai pas fait quand j'avais seize ans et à me trouver jolie
A ne pas couper pour une fois le chauffage dans la chambre la nuit parce qu'il fait vraiment très froid.
A regarder mon amoureux se préparer du cacao à l'eau ou au lait.

Pourtant je déteste le mois de janvier.

18/12/2012

Une atmosphère étrange (mais pas surnaturelle)

Une grande phase de lecture est en cours. Je ne sais pas si elle s'arrêtera subitement. Je me sers de la carte de collectivité de la médiathèque pour assouvir mes pulsions en plus de celle de mon conjoint et de la mienne. C'est so bad.
Sur mon long bureau j'ai des piles de livres à rendre, à lire, à emporter au CDI, à déposer à la médiathèque. Des albums de Anne Herbauts sont exposés comme des tableaux le long du mur.
Ma liseuse rose qui n'a jamais servie partira tout de même en vacances à la montagne, elle m'a été offerte pour ça. Elle n'est remplie que de gratuits morts.
Ma meilleure lecture d'octobre fut Jeanette Winterson, Pourquoi être heureux quand on peut être normal?
Ma meilleure lecture de novembre fut Les Apparences de Gillian Flynn, chez Sonatine.
Un jour de décembre j'ai enregistré 30 prêts, et ce n'était pas suite à une séance : que du désir individuel.
A Montreuil, c'est nouveau, il faut payer 1 euro l'affiche, alors je suis repartie sans. Avant je la recevais par la poste, c'était gratuit. A Montreuil, je n'ai pas envie de lire mais de m'enfuir. Je ne supporte plus ces clones de mes élèves qui courent et bousculent en criant, qui harcèlent aux stands pour un poster d'éditeur criard et qui se pâment devant le comptoir de la cafeteria.
A l'atelier lecture, je me contorsionne pour expliquer ce qu'est une atmosphère, une métaphore, une ambiance, à une chinoise de Chine qui se farçit des questionnaires de compréhension de Dracula avec les questions en abrégé auxquels je n'arriverai même pas à répondre à une heure. Le pire c'est qu'on s'amuse bien.
Ma hiérarchie a dit que ma table de nouveautés, c'est marrant, ça ressemble à une table de librairie. Je n'ai pas su quoi répondre.
Je n'ai pas demandé de livres à Noël.



24/11/2012

Honoré et la littérature

Jeudi soir, je suis allée écouter Christophe Honoré parler de littérature jeunesse, littérature, cinéma, théâtre, écriture et mariage pour tous. Nous étions entre professionnels (majorité de bibliothécaires je pense) et ce fut un moment agréable et dense. Je n'ai pas fait ma groupie, je suis partie sans aller lui parler à la fin.
Vendredi soir, je suis allée voir Nouveau Roman à la Colline, du même Christophe Honoré. Installés dans le hall en bas des escaliers (dans un canapé en cuir très confortable) pour déguster un escargot à l'azuki de la Gambette à Pains, mon conjoint m'a demandé si par hasard le monsieur qui discutait juste derrière le pilier n'était pas M. Honoré. Un simple coup d'oeil à ses pimpantes baskets vertes m'a fait hocher la tête de haut en bas. Il a ensuite grimpé les escaliers quatre à quatre en se penchant brièvement vers moi, parce que ma tête lui disait vraisemblablement quelque chose, et il a disparu. En tant que groupie de base, j'étais comblée, je n'en demandais pas plus.
Une fois dans la salle, prêts à encaisser 02h50 sans entracte, j'ai écouté avec attention Julien Honoré, son frère, le présenter ainsi que la pièce. C'est ainsi que dans les cinq premières minutes, la salle a appris la nature des liens de Christophe Honoré avec la lecture, en mentionnant sa fréquention assidue du CDI du collège (de Rostronen) en bon fayot qu'il était, et sa découverte de Hiroshima mon amour, de Duras, dont "la femme du CDI n'était pas chaude" pour lui en recommander la lecture. Il l'a lu, hein.
C'est tout bête mais voila, ça me fait plaisir tout ça.