Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

13/12/2011

intensité (vérification du fonctionnement du variateur)

Lorsque tous les élèves d'une classe jouent le jeu et remplissent mes petites bulles de papier de jolies phrases pour donner envie à d'autres de lire le roman d'aventure qu'ils ont choisi et même vraiment lu.
Lorsque je rédige trois rapports en une heure et que les talons de mes bottines claquent dans le hall entre le CDI et la Vie Scolaire.
Au moment où j'explique mes consignes à l'AED à qui j'ai demandé de me remplacer deux minutes quand son portable sonne et qu'elle prend l'appel en plein CDI avec mes mômes dedans.
Quand je m'aperçois que la tempête a eu pour conséquence de rendre les gamins dingues et qu'ils m'ont arraché toutes mes affiches, même celles coloriées par leurs camarades.
A la minute ou j'entends un "T... M...L...P..." hurlé à plein poumons dans le couloir par une élève à qui j'ai mis un mot deux minutes avant en classe.
Quand je calcule la progression d'un élève en atelier lecture par rapport à l'année dernière et que je lui annonce fièrement.
Lorsqu'on m'apporte une composition de Noël réalisée par les élèves de l'atelier horticulture, qui trône sur  le bureau.
Au moment où je réalise qu'il est absolument impossible que j'aille travailler jeudi, tant pour les motifs de la grève que pour l'ambiance de fin de monde qui en découlera au collège, nonobstant un crédit immobilier sur le dos et un conjoint également gréviste et rhino-pharyngité.
A l'instant où je termine Anastasia connaît la réponse de Lois Lowry et que je décide de réussir à le faire lire à un élève malgré cette couverture tristoune dès la rentrée.
Lorsque je vois la hausse des prêts dans BCDI et le succès de mes nouveautés de fin d'année : la table ressemble à un H&M post soldes.
Quand pour me consoler en salle des profs, je reprends deux fois de la charlotte poires-confiture de lait de ma collègue d'espagnol et que je repars accueillir mes mômes pour la récré toute barbouillée.
Au moment où on me demande de poser sur la photo de classe à côté du collègue avec qui j'anime la séance (interrompue pour la photo, donc).
Lorsque je rentre chez moi repenser à tout ça dans le pull piqué à mon conjoint, une tasse de thé à la main, lovée dans mon rocking chair, avec une pensée supplémentaire pour tous mes collègues encore coincés là bas pour remettre les bulletins aux parents.
Quand je réalise que je vais revoir l'océan dès vendredi, au lieu de me farcir un après-midi banalisé puisque je ne travaille pas l'après-midi et que la location a été posée dès avant les vacances de la Toussaint.

04/12/2011

Lu tristement sous la couette : Petite feuille nénètse, de Anne Bouin

Toujours à fond au collège mais plombée par [quelque chose que je n'ai pas envie de nommer], je n'ai pas trop le moral ce week-end. J'avais donc programmé une grasse matinée sous la couette, assortie de vieux CD de mon adolescence et  la lecture fin de ce roman à la couverture magnifique, je rêve de la voir encadrée sur le mur en face de mon bureau.
Pour ce qui est de l'histoire, c'est du pensionnat, des demoiselles russes furieusement françaises : j'ai eu l'impression de retrouver les soeurs Verdelaine entichées de Robin Williams dans le cercle des poètes disparus.
Une feuille de bouleau, des airelles, de la Taiga, mais un accès internet et un danger environnemental furieusement réel et actuel font qu'on se croit aussi dans un roman d'aventures (avec des références à l'Appel de la forêt, en plus) bien écrit. Une sous-intrigue résolue avec deux bouts de ficelle en catastrophe à la fin gâche beaucoup le plaisir : je n'avais pas l'impression de lire un roman pour ados et à la fin si. Pourquoi ce besoin de vouloir absolument tout boucler à la fin?

Petite feuille nénètse
Anne Bouin
Médium
Ecole des Loisirs

29/11/2011

Déco de saison

Pas un sou, que du jus de cerveau, des feuilles déjà imprimées d'un côté, des feutres encore utilisables après un projet, une imprimante en noir et blanc, une paire de ciseaux et des élèves volontaires...ça donne des heures de permanence au CDI bien bavardes et la preuve que mes élèves sont bien plus doués que moi en travaux manuels. Le résultat va être disparate et foutraque mais le CDI sera dignement décoré pour Noël, avec comme cadeaux les dernières nouveautés de l'année à emprunter pour les vacances.

J'ai adoré colorier des paquets cadeaux et sapins au milieu d'eux en les écoutant se faire des confidences sur la passion du manga d'une élève liée  à son crush pour un garçon , l'historique de l'amitié de deux autres et les derniers projets en cours en Arts plastiques tandis que d'autres commentaient la plastique d'Edward le vampire dans I love English. Ce fut ma seule intrusion déplacée : j'ai suggéré qu'il ferait mieux de se raser.

24/11/2011

Journée Je m'affirme (and I feel like a real woman)

Un assistant d'éducation s'est agressivement enquis du nombre de gamins dont j'allais soulager sa permanence agitée avec sous le coude une quinzaine de mômes déjà sélectionnés selon ses critères (agités-non lecteurs, qui ne regardaient pas du tout dans ma direction mais ais-je besoin de le préciser?). Je lui ai répondu sans le regarder : "je prends qui j'ai envie de prendre" et je suis repartie sans un regard en arrière pour cet être incapable,grossier et malpoli (je n'ai toujours pas compris pourquoi on recrutait des personnels incapables de parler et de se tenir correctement devant les élèves dont ils sont, c'est marqué dessus, les "assistants d'éducation".) avec ma cohorte au complet (un peu comme une maman cane avec ses canetons, en fait).

J'ai demandé à la CPE comme ça en passant si les assistants d'éducation avaient des pauses prévues dans leur emploi du temps où s'ils en prenaient en fonction de la situation, genre incendie ou absence simultanée de 12 professeurs, par exemple. Pas de pause à part celle du midi? tiens, c'est bizarre, lui ais-je fait remarquer, mais hier, à l'interclasse, une dizaine de mômes et ma pomme étions agglutinés devant le bureau (vide) de la vie scolaire et j'ai entendu un assistant dire à une autre "je reviens, je vais fumer ma clope", devant ce même public. Non pardon, devant le bordel sans nom de gamins attendant 1) de réussir à sortir du collège pour divers motifs après explications laborieuses et consultations poisseuses du carnet de liaison 2) de gamins trainant le plus possible sous un prétexte bidon pour arriver le plus en retard en classe possible et se faire logiquement jeter dehors par mes collègues excédés 3) de gamins en larmes/souffrants - blessés /punis/devant se faire engueuler 4) de la prof-documentaliste qui n'a pas osé griller tout le monde pour régler son problème et qui est repartie dans son CDI et qui a accepté sans broncher le cortège d'éclopés n'ayant pas réussi à quitter le collège et arrivant à la queue leu leu le quart d'heure suivant, une fois que le bureau a eu retrouvé un occupant professionnel.

En salle des profs, mon collègue de français que j'aime pas m'a fait une super proposition pédagogique : prendre une heure par semaine quatre gamins en échec scolaire pour les faire lire en, je cite, "repartant de zéro". Quand il m'a demandé ce que j'en pensais, j'ai fait la moue et je lui ai dit : "moi je veux bien mais il faudrait un vrai projet, je ne suis pas prof des écoles, ces élèves ne sont pas volontaires, ça va me demander de l'investissement, et si c'est pour m'en occuper sans qu'ils s'y mettent un peu et sans que quiconque à part moi ne s'en soucie, je ne vois pas l'intérêt". Et comme les murs ont des oreilles, la prof d'anglais et la prof de SVT ont surenchéri que ça s'appelait de la garderie, ça, hein, et qu'il fallait pas déconner. Et puis de toute façon j'ai les IDD sur ce créneau. Mais on en reparle à l'occasion, hein.

J'ai un peu la baraka, là. J'ai mis une robe et on m'a fait plein de compliments, et alors que j'ai fait la fête hier soir, je ne suis même pas fatiguée...


09/11/2011

Jeunes oreilles

Je tourne de plus en plus le dos aux images qui bougent (mais pas aux films et aux séries en V.O) et mes oreilles s'ouvrent chaque jour davantage. J'allume la radio ou l'ordinateur, pas pour les informations (surtout pas au réveil!), mais pour télécharger des podcasts ou écouter tranquillement des émissions qu'on a écouté pour moi et recommandé. Comme par exemple l'émission rue des écoles sur France culture diffusée le 02 novembre dont le sujet était : quelle littérature enseigner? et la littérature jeunesse, défendue par Super Geneviève Brisac.

05/11/2011

Signes, Sens

Une collègue a rêvé de moi dans sa classe, et puis d'elle en train de se battre avec la photocopieuse.
Pendant les vacances, j'ai eu le pressentiment que j'allais me faire inspecter incessamment sous peu.
Quelque chose est programmé pour le jour de mon anniversaire, et je pense que cela ne me portera pas chance.

Pas mal de soucis personnels en ce moment : noeuds au ventre et gorge serrée.

Je me sens de plus en plus chez moi au collège mais je sature d'être tout le temps à fond et épuisée. C'est dur de se ménager et bien que j'envisage de faire les choses moins bien, c'est à dire moins rapidement et moins efficacement, je sais que j'en suis incapable. 

mots clés du mois passé et du mois en cours : essorage, courges, mal de mer, Rosa Candida, blé noir, reconstruction, plante des pieds, grasses matinées, oeillets.


21/10/2011

Conduire d'une oreille

Deuxièmes vacances en voiture, et une idée simple : profiter de toutes ces heures fatigantes où l'on doit rester concentré pour écouter autre chose qu'Autoroute FM sans s'ennuyer : le livre lu.
Demain on entame Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates. Je suis sur mes gardes car le roman est recommandé par Anna Gavalda et par un tas de bloggeurs et aussi curieuse, donc ouverte. Reste à découvrir ce que mon conjoint en pensera. Le mérite des livres lus écoutés à deux en même temps c'est qu'on peut en parler très vite ensemble! Précédemment ce fut Sukkwan Island de David Vann qui nous a tenu haleine sur plusieurs trajets.

Mary Ann Shaffer & Annie Barrows
Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates.Audiolib

11/10/2011

mitaines

Je profite de trente minutes sans élèves pour écouter Radiohead au CDI, en regrettant le congé maladie d'une collègue qui m'avait promis de me tricoter des mitaines. Elles me manquent cruellement, j'ai le bout des doigts gelés. Le radiateur reste froid et je ne me réchauffe pas, malgré des heures de permanence à plein, remplies de 6e pas dégrossis du tout et de 4e qui sont bizarrement très sages, parce que les collègues commencent à tomber en masse comme des mouches.
Les réunions se tassent un peu, j'ai bouclé ma dernière commande de l'année, j'enchaine les séances en tout genre avec pas mal de plaisir et de fatigue et surtout, j'arrive à me poser pour de bon en salle des profs à la seule récréation où le CDI est fermé, et j'arrive à m'y reposer et à discuter sans avoir envie de m'enfuir en courant au vu de certaines conversations qui m'ennuient profondément. Je me sens à la fois engourdie et hyper sensible à tout ce qui m'entoure, comme si j'hésitais entre me préparer à hiberner ou passer l'hiver sans bonnet, sous les flocons. Et on n'est qu'en automne...

Je n'en parle pas mais je lis du Kessel, du Plath, et le dernier Patrick  Ness, seul roman jeunesse qui me parle depuis la rentrée.

26/09/2011

automne indien

Le soleil est revenu, la chaise-longue côtoie une bruyère flamboyante et le passage à la couette d'hiver vient d'être conjointement repoussé.
Dans un vide grenier parisien, à défaut de pots de yaourts avec couvercle, j'ai acheté des coings pas chers, tout pelucheux et un peu tâchés par leur chute, en avouant avec plaisir que c'étaient mes premiers de la saison. Pas pour la dame, chez qui ils n'en finissent pas de tomber. Décalage.

15/09/2011

I can get (yes) satisfaction !

En quittant le collège tout à l'heure, j'ai croisé un ex-élève de 6e dont j'étais désolée de ne pas trouver le nom dans les listes de classe le jour de la rentrée, tout en comprenant parfaitement pourquoi : intelligent, travailleur, très calme, très posé, très angoissé et très traumatisé après une année dans mon collège. Il a passé un long moment au CDI un jour de fin juin, à respirer dans un sac en papier, après une crise en salle de permanence (chahut et colère de l'assistant d'éducation). Il m'a aussi vue décomposée à la même période et cela n'a pas du le rassurer, lui qui venait tous les jours au CDI avec plaisir pour lire avec une grande concentration, totalement oublieux de ce qui ce passait autour de lui.
Il avait l'air content de me voir sur ce passage piétons,  satisfait de son collège privé (what else?) et m'a affirmé que mon CDI est bien mieux, par contre, et qu'il ne dit pas cela pour me faire plaisir, vraiment.
merci, toi!

13/09/2011

pas mûre

Amertume en repensant aux chaussures de randonnée reléguées à la cave et surprise quotidienne de se découvrir encore autant bronzée alors que j'ai ressorti les pulls de la penderie. C'est la rentrée la plus facile, celle où je n'ai rien préparé des vacances, celle où je retrouve élèves et collègues sans appréhension mais c'est aussi la plus complexe, celle oùje remémore brutalement tout ce qui rend le métier compliqué, déprimant et hardu, celle où je me découvre épuisée, désemparée en larmes trois jours après la rentrée des classes.
Je voudrais trouver un petit moment pour rester dans ma tête au sommet de mon premier pic, sur la plage à l'aube en compagnie des pêcheurs à la traine, devant un buisson de mûres le long des vignes en plein soleil et en plein vent...parce que sinon l'année va être très longue. 

11/07/2011

Lu dans ma chaise longue : quatre soeurs, Malika Ferjdoukh

Entre le pied de  poivrons qui rougissent et l'hortensia qui reprend des vraies couleurs roses, je lis chaque tome des Quatre soeurs de Malika Ferjdoukh avec un vrai bonheur. Ces romans se lisent vite mais avec délectation, surtout quand on aime le chocolat chaud et les bonnets de marin. Ca marche encore mieux si on a eu une vraie soeur dans sa vie et si on aime les jeux de mots et de langage en tous genres. J'ai commandé la BD pour la rentrée, ça me donne une vraie raison d'avoir envie de retourner travailler en septembre...

Quatre soeurs (Enid, Hortense, Bettina et Geneviève) (et Charlie!)
Malika Ferjdoukh
L'école des loisirs

24/06/2011

A posteriori, le ramassage des manuels

C'est pas compliqué, l'ambiance du collège étant très électrique, j'ai passé les pires heures de ma courte carrière ces dernières quarante-huit heures. A tel point qu'à 11h59 une fois la lumière éteinte et la porte fermée, je me suis mise à trembler en apercevant un élève de 3e accompagné de son père, visiblement très désireux de m'entretenir. Je suis passée devant eux sans les regarder en disant simplement : NON.
La direction m'a gratifié d'un jour de repos et m'a exemptée des portes ouvertes sans que je demande rien. 
Parce qu'on m'a pris pour quelqu'un...
- de disponible à toute heure et partout
- avec des muscles (comment est-ce possible? on voit pourtant à l'oeil nu que je ne possède pas ces attributs!), capable de porter des centaines de manuels toute seule entre deux bâtiments (je ne l'ai pas fait, hein)
- sans oreilles donc imperméable aux cris, aux insultes, aux injures
- sans yeux, donc aveugle aux bagarres, aux regards exaspérés des élèves que j'engueule, aux petits sourires des élèves que je défonce
- n'ayant que ça à faire, donc devant attendre ceux qui ne sont pas pressés et ne se pressent pas comme les parents qui débarquent à 15 heures sans prévenir alors que je suis avec les terribles CM2, ceux qui viennent sans frapper alors que je déjeune, ceux qui ont séché la matinée et qui râlent parce que je ne les accepte pas, ceux qui n'ont pas sorti les manuels de leur sac alors qu'on a attaqué depuis 10 minutes, ceux qui veulent absolument me rapporter le manuel manquant à une heure où je ne travaille pas et j'en passe...
- qui remplace habilement le professeur chargé de les accompagner, celui qui fait régner l'ordre dans le couloir et fait ranger les élèves par ordre alphabétique, celui qui fait ranger les manuels dans l'ordre demandé aussi et qui veille au bon déroulement des opérations
- qui se débrouille très bien toute seule, qui ne compte pas sur les assistants d'éducation inscrits au planning et qui ne se présentent pas pour aller plus vite et plus haut comme dirait Tina Arena.
bon, j'arrête là et pourtant j'en ai à raconter, même de l'inimaginable, alors je vais profiter de mon week-end, faire les soldes et cramer par 35°c si jamais ça veut bien monter comme ils le prédisent, avant de m'y remettre, pour la fin de l'inventaire, la fin du bilan, le CA, les manuels des collègues et l'apothéose, la fin des manuels de 3e à la fin des épreuves du brevet, et puis encore deux jours de réunion après-ça, pour faire bonne mesure. C'est quand même chouette, qu'elle disait...
Malgré toute cette merde, certains collègues se sont montrés très coopératifs, à l'écoute, de bon conseil, remonte-moral, carambaresques, kleenexesques, glossesques et sachets de thé-esques, drôles et attentifs.
Un élève s'est couvert les oreilles devant moi ce matin, et j'avais bien envie de faire pareil, tellement c'était l'enfer là-dedans.

22/06/2011

presque comme du live blogging 2 : le ramassage des manuels, Jour 2, H+4

Les deux premières heures de ramassage n'ont pas eu lieu, faute de professeurs et d'élèves.
Une mère d'élève a tenté de m'expliquer au téléphone que leur départ en vacances anticipé n'était pas de leur faute.
Une mère d'élèves m'a royalement déposé le sac de livres de son fils parti en sorti avec l' A.S alors que l'ensemble des élèves concernés avait bénéficié d'un créneau anticipé pour cette raison.
Une collègue m'a appelé de la salle des profs pour me demander comment ça se passait, si je montais dans la classe (pour redescendre avec 24 X 8 manuels sur mes deux bras), parce que la salle n'était précisée nulle part (sur une affiche, sur un courrier et sur un mail, ça veut dire nulle part), et qu'aller dans l'autre bâtiment sous la pluie, c'était pas cool (pour mon brushing non plus mais ça ne compte pas).
La classe en question m'est passée sous le nez pour récupérer des manuels restés dans la salle de français et l'enseignant a insisté pour leur dire un mot pendant que ma collègue (qui les avait en cours) et moi, ben, rien...on a attendu, quoi.
L'enseignant de français est ensuite venu avec quelques manuels trouvés dans sa poubelle casier qu'il a déposé avec panache sur le bureau devant moi et a vite compris qu'il fallait les mettre sur les bonnes piles là-bas, comme les élèves.
A la récréation, alors que le CDI est fermé, plein d'élèves sont entrés sans frapper pour me raconter leur vie (à base de manuels) et je les ai tous mis dehors.
Un élève m'a engueulé parce que j'avais oublié de rayer le nom de son copain de la liste des retardataires de prêt sur la porte du CDI et il s'est bien fait recevoir.
J'ai fini par claquer la porte et tout le monde a compris le message.
L'assistant d'éducation a débarqué avec 15 minutes de retard et sa technique de ramassage est loin d'être au point, ce qui fait que je rentre dans ses élèves en permanence.
Une élève en pleine crise d'adolescence a très mal vécu le fait que je lui dise de se dépêcher (parce que poser 8 manuels sur 8 piles avec un parapluie mouillé accroché au poignet ne facilite pas la manoeuvre) et de remettre en place les manuels qu'elle a rageusement balancé à chaque fois.
Il a donc fallu que je fasse un speech dans le couloir pour expliquer à la classe que les manuels n'étaient pas ma passion dans la vie et que ça me cassait autant les pieds qu'à eux et que ce serait bien de respecter la prof et les manuels aussi dans la vie.
Après je suis partie raconter tout ça à mon chef d'établissement qui a convoqué le gestionnaire et son assistante qui a paniqué parce qu'elle n'avait rien fait (et ça m'a fait rire) pour dire que j'avais des conditions de travail inacceptables.
Certes.
Et ca sera pareil demain et vendredi malgré les mesures prises, faut pas se leurrer.

21/06/2011

presque comme du live blogging : le ramassage des manuels, Jour J, H+1

La première classe est arrivée en retard.
Les élèves hurlaient, n'étaient pas rangés, la prof n'était pas avec eux.
J'ai gueulé plus fort. Ils se sont rangés, l'ont fermé, ont mis leurs manuels dans l'ordre.
J'ai envoyé balader les geignards à manuels manquants
J'ai envoyé balader les élèves des autres classes qui avaient une bonne excuse à me servir et que je n'ai pas l'intention d'écouter.
L'assistant d'éducation prévu n'a pas pu venir m'aider, puisqu'ils ne sont que deux ce matin. 
Je me suis effondrée sur une chaise quand on m'a dit que les 4e2 étaient rentrés chez eux puisque la prof n'était pas là ce matin et que personne ne m'a prévenue et que la vie scolaire les a laissés sortir.
Un élève m'a proposé un muffin que je n'ai même pas eu le temps d'attraper tellement j'étais pressée. 
J'ai dit à deux élèves (une exclue, une en retard de la première classe) de se bouger les fesses pour me suivre dans les couloirs à vive allure. (j'ai mis mes chaussures de marche). (meilleure idée de la journée so far)
Présentement je ne ramasse aucun manuel puisque pas d'élèves ni de prof.
Je viens de constater que 3 autres profs chargés des manuels sont absents toute la semaine.
Un prof n'a pas prévenu ses élèves en toute connaissance de cause et me demande si ça va.
Des élèves ouvrent leur sac devant moi n'importe ou dans le collège pour me coller leur pile de manuels dans les bras. Je réponds "NON" sans les regarder et je repars.
J'ai commencé à 09 heures ce matin, il est 10h25. Je vais en manger toute la semaine.
ah et puis en dernière heure tous les jours, je fais accueil des CM2 avec la CPE. C'est une façon tellement relaxante de terminer sa journée...

15/06/2011

C'est quand même chouette

Hier soir, dans le cadre de mon travail, j'ai terminé à 20 heures, avec un bon coup de rhum dans le nez et un retour à vélo un peu hasardeux.
Ma calamiteuse collègue de français a eu sa mutation et je n'ai pas eu à me forcer pour la féliciter.
Il me reste moins de 25 prêts de mômes à récupérer.
Présentement, je n'ai que 6 élèves avec moi. 5 sont assis en rang d'oignons au coin lecture, le nez dans les périodiques. La 6e est assise près de moi, plongée dans un Petite Poche. Le tout dans un silence TOTAL, exception faite du son de mon clavier.
Pour une fois, il ne fait pas froid dans le CDI.
J'ai pensé à faire une commande pour la rentrée. Elle est arrivée, et j'ai plein de livres à lire pour l'été, du coup.
J'ai commencé mon bilan, mes statististiques.
Les affiches du club manga et du prix littéraire 6e sont presque terminées pour les Portes Ouvertes.
J'ai bien noté toutes les réunions de fin d'année auxquelles je veux assister, je sais où je vais.
L'inventaire des documentaires a débuté modestement (000 et 100...).
Ma hiérarchie m'a proposé de présenter le bilan du CDI au CA : oui, ça va mieux, je crois qu'ils ont compris que je n'étais pas la frêle débutante timide débordée incompétente qu'ils s'imaginaient.
Je commence à m'inscrire dans des actions avec des IPR dedans et à prendre des responsabilités à l'extérieur du CDI pour l'an prochain.

Je ne vis toujours pas au pays des Bisounours mais ça fait du bien, tout ça. 

27/05/2011

Sept

Blogonoisettes, dont je connais le délicieux prénom, me demande de dévoiler ici  7 choses sur moi...

Je suis totalement accro aux blogs de cuisine. J'ai une sacrée liste de favoris que j'explore quotidiennement. J'aime ceux qui sont jolis, ceux qui sont gourmands et qui me ressemblent un peu. Je n'ai aucune créativité culinaire mais j'aime cuisiner. Les blogs m'aident à ne pas acheter trop de livres de cuisine.

J'adore m'habiller en fille et porter des talons (pas forcément hauts et hors de prix), ce qui est un peu incompatible avec l'exercice de mon métier au quotidien et la pratique du vélo (un VTC, pas un élégant vélo de ville, qui plus est) mais je persiste. Je vis d'ailleurs assez mal l'absence de look du corps enseignant, souvent au delà du relaché-négligé : on ne fait pas du trekking, mais des cours. C'est sportif, d'accord, mais sous abri. Lors que je passe dans des quartiers de bureaux, j'éprouve des chocs esthétiques devant les 3 pièces chaussures en cuir à bouts pointus : j'ai perdu l'habitude.

Je suis TRES grossière : je fais des efforts surhumains lorsque je m'adresse aux élèves ou à mes collègues et j'avais des angoisses terribles pour l'oral du CAPES alors que je suis excellente en français écrit. Dans mon précédent travail mon superchef avait le même problème que moi et nous étions très à l'aise en réunions de travail  à deux car tout était ponctué de tournures de phrases barbares et de gros mots bien moches, ce qui ne nous empêchait de pas de pondre des documents parfaitement rédigés.

Je suis une ex-geek. Maintenant je ne mets même plus de page d'accueil personnalisée, je m'énerve à slalomer entre OO* et W*, je refus d'avoir un smartphone, je n'ai pas de compte FB* ni T* et on n'entend plus la voix de Spike lorsque le PC s'éteint. Je suis incapable de mettre le logo demandé pour ce tag dans mon blog et je ne compte pas chercher comment faire, mon PC, kitté sur mesure en 2002 tourne encore très bien et je m'en contente.

Je déteste déjeuner à la cantine avec mes collègues. En 30 minutes, j'ai plus envie de silence que de discussions sur les élèves (même si c'est utile) ou d'avis dignes des commentaires de Libé sur certaines affaires politiques. Je me force de temps en temps, pour rayonner et pour le bien du CDI mais je ne vois pas pourquoi c'est à moi de faire un effort, en fait. Je préfère ronronner au soleil pendant 10 minutes dans un coin caché de l'établissement..

Je suis très négative et très critique, plutôt pessimiste et sombre mais j'ai un grand sens de l'humour (noir) difficile à cerner et qui crée des situations spéciales avec ceux qui n'en mesurent pas la portée. J'ai fait pleurer une collègue d'espagnol récemment, et pas de rire. (mais tout s'est arrangé).

J'adore marcher avec mes pieds. En vraie parisienne, je ne prenais que le métro et un peu le bus. Une grève m'a fait réaliser que je pouvais tout à fait rentrer à pied chez moi et depuis c'est devenu une habitude, plus besoin de grève. Le vélo remplace les pieds pour les trajets professionnels mais dès que possible, je marche. Dans Paris ou ailleurs, ça vide la tête. Je n'ai encore jamais fait de randonnée sur plusieurs jours mais j'y pense...

Je porte des lunettes et je suis bien bien myope. Un de mes pires cauchemars est d'errer seule dans les couloirs du métro sans mes précieux verres.

23/05/2011

Lu en retenant ma respiration : Le dragon de glace, Mikael Engström

Un roman suédois plein de neige dans lequel un petit garçon souffre énormément. C'est d'une misère à pleurer, d'une beauté à couper le souffle et le meilleur c'est que l'auteur évite les vaines explications. C'est comme ça : un peu invraisemblable, un peu trop réaliste, toujours très humain.
A lire du même auteur, Dögge, toujours sur un gamin suédois mais de mémoire, c'est plus estival et moins social!

Mikael Engström
Le dragon de glace
La joie de lire

15/05/2011

Biscuits craquants (ou moelleux) à l'amande à cause du réveil

Vendredi matin je n'ai pas entendu le réveil sonner et mon conjoint a eu du mal à me réveiller. En ouvrant les yeux, j'ai su que je ne serai pas en capacité d'aller travailler, alors j'ai téléphoné et j'ai vécu ma journée à domicile, sans aller voir de médecin, sans regretter ma décision mais sans arriver à fermer l'oeil pour autant.
Je me lève très tôt ces temps-ci, à cause de mes voisins, et je cogite pendant des heures, surtout le dimanche matin. Cela me laisse le temps de penser au déjeuner du midi et de dénicher une recette de biscuits en anglais dans un livre de cuisine suédois, mis à refroidir AVANT 09 heures ce matin.

Pour 25 petits biscuits

50 grammes de beurre
1/2 sachet de levure chimique
2 cuillères à café de sucre vanillé
150 grammes de sucre blond de canne
35 grammes de purée d'amandes à compléter avec du lait pour atteindre 50 grammes
25 amandes entières
extrait d'amandes amères (dosage au choix)
2 dl de farine


Mélanger le beurre mou avec le sucre et le sucre vanillé
Ajouter la purée d'amandes, le lait
Ajouter la levure et la farine, l'extrait d'amandes amères
Rajouter du lait si cela s'émiette trop. Former une boule.
Diviser en deux, former deux boudins.
Découper les boudins en tranche. Rouler chaque tranche en une boule et aplatir une amande sur chaque boule.
Déposer sur une plaque de cuisson (silicone).

20 minutes au four à 160° pour des biscuits moelleux
ou
25 minutes à 170°/180° (surveiller), pour des biscuits craquants, dorés, où on croit sentir le caramel, la cardamome et la vanille...

Cela ne m'a pas donné envie d'aller faire la sieste mais j'en oublie mes cernes.

08/05/2011

Lu en avalant du pollen : La maison du pont, Aiden Chambers

Le bibliothécaire m'a dit que j'allais être la première à le lire : j'aurai préféré qu'un adolescent parisien le lise à la place d'une documentaliste adulte...tant pis, mais j'espère que ce sera le cas, après moi.
C'est anglais, plein de "vaguàlame", d'amitié et d'amour bancal. Deux garçons, deux filles, du pain, de la peinture, un pont...il se passe peu de choses, chaque évènement est raconté en détail et c'est un peu lassant, surtout quand il s'agit de raconter comment on soigne et déplace un garçon blessé plus ou moins conscient, le tout sur une quinzaine d'heures. C'est horripilant quand tout nous ramène au pont, à sa symbolique, à coup d'antiquité, de roman, de paroles de chansons...et c'est excellent, quand il s'agit d'évoquer le désarroi de l'adolescent, les malaises des parents. C'est du gachis, quand la fin tente d'expliquer et de justifier tout alors que tous les doutes et les questions que l'on se posait (sur un personnage) auraient méritées de rester dans le flou. Ca commence comme un film indépendant et ça se termine comme un gros mélo hollywoodien (à l'anglaise, tout de même).
Lecture bancale.

La maison du pont
Aiden Chambers
Thierry Magnier

01/05/2011

Questions de lecture

Je me suis servie .

Tu es dans une librairie ou une bibliothèque, quel rayon tu visites en premier ?
En librairie, je me dirige vers les nouveautés roman grand format (que j'achète très rarement).
En bibliothèque, vers les nouveautés romans en détestant la personne qui a décrété que ces romans n'avaient droit qu'à une semaine de prêt, ce qui m'oblige à y aller une fois par semaine lorsque je ne résiste pas!

Qu’est-ce que tu lis (romans, nouvelles, essais, BD, mangas, complète la liste selon tes goûts…) ?
Je lis surtout des romans, des livres de cuisine, des beaux livres, notamment de photographie et des catalogues d'exposition (c'est lourd, c'est cher, ça prend de la place mais...) et quelques livres sur la littérature, des biographies d'auteurs...Je lis aussi en anglais.

Tu as des manies, des rituels ?
Je suis plus que ravie au lit, le soir et aussi le matin quand la grasse matinée est comprise dans le forfait. Après c'est plus dur, je n'y arrive que dans les trains grande ligne, à la plage, en pause randonnée et sur une certaine terrasse en plein soleil.
Mon conjoint me fait régulièrement la lecture à voix haute de ce qu'il est en train de lire le soir, au lit, et que l'ouvrage soit passionnant ou non, je m'endors au bout de deux phrases, le son de sa voix a un effet radical sur mon sommeil! (non, il n'est pas barbant).J'adore qu'on me raconte des histoires.

Comment est-ce que tu marques tes pages ? Attention, si tu es de ceux qui cornent les pages des livres, il va falloir que tu justifies ce geste barbare.
Pendant des années j'ai fait sans, je me souvenais toujours du numéro de la page. Maintenant que je suis vieille, je me sers des plus jolis marque page que j'embarque sur les stands du salon du livre de Montreuil. Et un livre corné me crispe.

Tes lectures, tu les achètes, tu les empruntes, tu les voles… ?
Je fréquente assidument la bibliothèque municipale, la médiathèque de la ville où je travaille et le fonds du CDI. J'achète de moins en moins (pas assez de place pour stocker) mais toujours dans des librairies plus ou moins indépendantes. J'achète aussi des occasions car je m'intéresse plus au contenu qu'à l'aspect neuf du livre et cela me permet de me lâcher davantage sur des ouvrages dont je suis moins sûre.

Et quand tu les as terminés, tu les collectionnes, tu les prêtes, tu les libères, tu les revends, tu les recycles, tu les reli(e)s… ?
Certains ouvrages sont invendables, psychologiquement parlant. Ils doivent absolument être rangés dans ma bibliothèque. Tant pis si on ne les voit pas tous (certains sont sur deux rangées), moi je sais où ils sont. J'en prête peu mais j'en recommande et j'en offre beaucoup à ma famille et mes amis. J'adore choisir un livre à offrir. C'est difficile et beaucoup plus enthousiasmant que d'acheter du parfum.

Le dernier livre que tu as lu, c’était quoi ?
Too much, d'Ellen Potter, pour le CDI. Je ne l'ai pas encore fini mais les personnages me font penser aux dessins animés type Indestructibles ou Ratatouille. Je l'ai commandé parce que cela se passe dans un restaurant  (je suis gourmande) et qu'il y est question des apparences.

Et là, en ce moment, qu’est-ce que tu lis ? Ou alors c’est quoi le prochain que tu ouvres ?
Le prochain, c'est Tout le monde s'en va de Wendy Guerra. Chez Stock, la cosmopolite. Une de mes amies revient de Cuba (pas pour le tourisme en club) et ses photos m'ont donné envie de lire du Cuba.

La lecture et toi, ça commence quand, ça commence où, ça commence comment, et ça commence avec qui ?
Ca commence vraiment en CE1. Je ne sais pas pourquoi ni comment mais je me souviens d'une rencontre entre mes parents et mon instituteur qui s'est concrétisée par le prêt d'innombrables petits livres lus entre deux pistes vertes au ski. Je crois que je m'ennuyais ferme et que j'avais déjà du lire mon livre de lecture en entier plusieurs fois. Le prêt, c'est dans ma nature. Je pars toujours en vacances avec plein de livres. Même si l'endroit est pourvu d'une librairie de secours. J'ai toujours peur de manquer.

Cite-nous «tes» auteurs ? Tu peux en oublier, c’est une question piège.
Marc Behm. Personne n'en parle, il n'a pas écrit depuis un paquet d'années mais j'ai acheté tous ses romans chez Rivages, je les ai tous lus plusieurs fois. Ils sont choquants, drôles, sexuels et très noirs. C'est quand même le monsieur qui a écrit Mortelle Randonnée, le film...
Jack Kerouac. Parce qu'il était beau et breton et tellement américain. Excessif, plein de contradictions, voyageur...j'ai aussi dévoré sa bio, Memory Babe, un pavé bourré de tous les gens qui l'ont croisé, et ça fait du monde. Par contre, je ne l'ai pas lu depuis quinze ans et n'en éprouve pas le besoin.
Simone de Beauvoir. J'ai attaqué par une biographie controversée (elles le sont toutes) et j'ai découvert un tas de trucs dingues (et peut-être faux ou déformés!) sur sa vie et celle de Sartre. J'ai donc logiquement enchainé avec Mémoires d'une jeune fille rangée et j'ai poursuivi avec ses récits autobiographique jusqu'au dernier, La cérémonie des adieux. Elle me fascine, m'irrite, m'inspire, me rappelle que je suis une femme même si je n'arrive pas à attaquer le deuxième sexe, qui prend la poussière depuis presque trois ans dans le tiroir de ma table de nuit.
Et des titres incontournables ? Même chose, ne cherche pas à faire une liste exhaustive…

L'éducation sentimentale de Flaubert. Au lycée j'étais une rebelle et je me suis accrochée avec tous mes enseignants de français parce que j'étais contre tout ce qu'on nous faisait lire. Je les lisais tous quand même (les Profils d'une oeuvre ne sont jamais passés entre mes mains) mais je n'étais pas une bonne élève, juste une bonne lectrice. En première, on a étudié un tas de romans moisis et celui là n'en fait pas partie. J'ai découvert ce qu'était la passion, un anti-héros, qu'on pouvait ne pas s'ennuyer même s'il ne se passait pas grand chose et que les grands auteurs français pouvaient réellement être de grands auteurs.

Tiens toi droite, Judy Blume. Une de mes premières rencontres avec l'Ecole des Loisirs. A l'époque, je me suis complètement identifiée à l'héroine (dont je ne me rappelle pas le prénom présentement!), obligée de porter un corset pour cause de scoliose et qui se trouve monstrueuse, et amoureuse d'un gentil garçon, Buddy. Lu 10, 15 fois?

L'épopée du buveur d'eau, John Irving. On me l'a offert par hasard ou par erreur. Je ne connaissais pas du tout, je n'avais pas l'âge non plus et j'ai plongé. J'adore les auteurs américains et cette histoire de père de famille branleur qui pète les plombs m'a fait mourir de rire, notamment son histoire de thèse et sa rencontre avec sa future femme. C'est aussi tendre, familial, amoureux...Je crois que ce livre m'a laissé entrevoir ce que pouvait être la vie d'un homme, dans toute sa complexité, et qu'on ne pouvait pas vivre (bien ou mal) sans les autres. En plus, il parle de Vienne, évidemment, mais ne nous assomme pas avec les ours ou le catch.

Et, on en parle rarement, mais est-ce qu’il y a des éditeurs qui sortent du lot pour toi ?
Rivages, Thierry Magnier, l'Ecole des Loisirs.

Tu nous racontes un choc littéraire dans ta vie ?
Blonde, de Joyce Carol Oates, prescrit par toutes les revues féminines dont je conchie les conseils de lecture en général (Tatiana de Rosnay power). Rien à faire de Monroe, mais j'ai sucoté chaque mot du livre comme un bonbon. Oate sest très prolixe donc je n'ai eu que l'embarras du choix pour continuer, mais je me freine pour ne pas me lasser du style ou de la redite de certains thèmes. J'ai lu lentement son journal paru en 2009 : littéraire, monotone, plein de nature, un bon moment de lecture également.
Ton astuce pour savoir le titre du bouquin que lis la personne en face de toi dans le bus/tram/métro/train
Franchement, ça m'est complètement égal et de nos jours, je vois plus d'Iphone et de quotidiens jetables dans les mains des voyageurs. Et comme je fais surtout du vélo, c'est rare d'en croiser de toutes les façons.

25/04/2011

Oeuf

Pas de chocolat et presque plus de vacances en stock. Le retour a été prématuré en raison d'un besoin de chaleur plus intense.
Cinq heures de la même séance d'affilée demain pour la reprise et l'attente d'un coup de fil pour tout mettre en branle.
2011 pour l'instant c'est surtout de la frustration et de l'ennui. Parce qu'après ça sera forcément intense. Je n'ai aucune patience,  c'est un handicap.
Je suis bloquée dans ma lecture de La découverte du ciel d'Harry Mulisch (1139 pages) et je ne sais pas quoi lire d'autre. Ce que j'ai à lire ne me parle pas, bibliothèques et médiathèques sont fermées. C'est un poche lourd à emporter au parc!
Les pétales des tulipes se sont envolés en notre absence mais mes petites fleurs violettes n'ont jamais été aussi nombreuses et colorées.

24/03/2011

Petites brèves scolaires

J'ai entamé les séances d'atelier lecture et je me régale. Les gamins en ont clairement besoin, je ne sais pas vraiment où je vais mais ils sont réceptifs et ils s'impliquent. Dommage que ça n'existe pas, prof de lecture...

Les grands élèves de SEGPA qui répondent à chaque remarque  en me regardant comme si j'étais plus bête qu'eux, j'en ai un peu marre. 1) parce que c'est impossible 2)parce qu'ils sont incapables de s'en rendre compte et que c'est triste.

Le collègue qui fait la moue quand on lui répète pour la quatrième fois qu'il y aura DEUX séances en DEMI-GROUPE avec LUI au CDI et MOI à CHAQUE fois et qui dit que c'est nul, ça n'aide pas à se sentir merveilleuse et compétente et utile mais ça permet de développer en interne un certain nombres d'insultes mentales à l'égard dudit collègue.

Le nouveau surveillant qui fait du zèle en m'expliquant sa vision d'un établissement scolaire qui tourne en courant partout dans les couloirs en affirmant que chaque élève déviant se retrouverait à l'administration au bout de SA troisième remarque était ce matin en réunion avec le chef d'établissement et la CPE. Il se plaignait apparemment d'avoir trop de travail.

Les élèves qui m'interpellent sur le trottoir tous les mercredi midi quand je passe à vélo pour me dire bonjour, je ne m'en lasse pas. Ceux dans les voitures m'adressent des signes de la main. Pendant ce temps là aucun automobiliste ne m'agresse.

Je n'ai pas fait de séances pour la semaine de la presse parce que je n'avais pas envie de démarcher les collègues. Par contre, j'ai 17 heures de séances calées la semaine prochaine et deux réunions. J'ai un peu peur.(de terminer comme une crêpe qui aurait ratée son atterrissage de poêle).

J'ai terminé Le cercle et la flèche de Patrick Ness que j'ai moins aimé que le premier, mais quand même. Evidemment le troisième tome n'est pas encore sorti en France. Je pense le commander en V.O.

J'ai une baisse de fréquentation du CDI inversement proportionnelle à mon taux d'emprunt de documents.

Les onze nouveautés BD sont toutes parties d'un coup. J'aimerai que la suite ou le machin dérivé de La rose écarlate ne sorte jamais en librairie. Je crois que je risquerai le lynchage si je décidais de ne pas le commander.

Mon entretien de notation administrative n'est toujours pas à l'ordre du jour. Je pense passer en dernier, par surprise et si possible être convoquée en plein milieu de séance pour répondre que ben non là tout de suite je peux pas et aggraver mon cas parce que j'ai un emploi du temps de ministre et ce n'est pas moi le chef d'établissement.

Et ça ne se voit peut-être pas mais le collège n'est absolument pas ma priorité en ce moment.

13/03/2011

Des fenêtre ouvertes

Trois fenêtres ouvertes ou entrouvertes en même temps, c'est le signe anonciateur d'une lessive de cols roulés en laine. Des jonquilles et des narcisses encore en boutons mais prêts à s'ouvrir (exposition Nord...), la ciboulette est repartie, le persil s'épanouit, les cyclamen s'éclatent, les fraisiers reverdissent et l'hortensia est plein de nouvelles feuilles.
Enfin.
Trois petits pots de crèmes à la vanille  finissent de refroidir à la cuisine.
Une première séance d'atelier lecture sur le feu et le dossier semaine de la presse pas encore ouvert.
Les deux premiers chapitres de La voix du couteau de Patrick Ness et le plaisir de se dire qu'on a encore plein de pages à lire.
Un dimanche tranquille à observer le ciel tout gris par une des trois fenêtres en écoutant un vieux Madredeus..

Un panier de vélo à changer, un frein à redresser , un gros bleu et une douleur à l'épaule consécutifs à une portière de voiture ouverte à la volée. Il fallait bien que ça arrive un jour. Je me suis fait insulter en plus mais je ne me suis pas laissée faire, au prix d'une crise de nerfs sur place et d'une volée de noms d'oiseaux dont mes élèves se seraient délectés s'ils m'avaient vue!. Une fois par mois, c'est une bonne moyenne. Ca ne m'a pas dégouté du vélo. J'en ai par contre vraiment assez des attitudes viriles et machistes des mecs au volant.

26/02/2011

Les vacances de l'étrange

Un seul livre lu dans son intégralité et ce n'est même pas un pavé (Susan Sontag - Renaître)
Un grand format acheté d'occasion  et à peine ouvert
Trois romans jeunesse empruntés et non ouverts ainsi que deux romans en V.O à lire en trois semaines
Une nouveauté à lire en une semaine dont 70 pages ont été lues avidement pour l'instant entre quatre et cinq heures du matin (Jonathan Lethem - Chronic city)

Trois rencontres avec trois banquiers dont l'un avait son bureau surchauffé, d'où émanait toutes les dix minutes une odeur de pêche chimique fortement prononcée.
Plusieurs heures par semaine en compagnie de gens avec qui je n'ai qu'une seule chose en commun et rien d'autre à partager.
Une morue dessalée parce qu'en vacances, on a le temps de prendre son temps.
Pas un seul réveil après huit heures du matin
Une journée fantastique à la mer, pleine de vent et de gris-bleu, un peu gâchée par l'ambiance RER de nuit du "Train Corail Inter-Cités nous espérons que vous avez passé un agréable voyage en notre compagnie" au retour. (non et au delà).

C'est vraiment une atmosphère spéciale, ces vacances à domicile et à deux. Impossible de se motiver pour bosser, en fait...

10/02/2011

Ca chauffe!

Je vais sans doute aller porter plainte après un évènement survenu hier aux abords du collège, qui a mêlé un de mes élèves que j'apprécie, deux lycéens inconnus au bataillon et moi qui passait par là. Pas envie de raconter mais tout a été pour ma pomme, pas pour l'élève.
Je n'ai pas dormi de la nuit. Mon sous-chef m'a reçu ce matin et m'a uniquement conseillé de parler avec l'élève en faisant référence au programme d'histoire de 3e pour l'éduquer au passage (sic!). Ce n'est pas lui qui me pose problème. Ce n'est pas la solution que j'attendais. Je suis encore une fois très déçue par ma hiérarchie et je me sens encore bien seule. Je n'ai pas eu envie d'aller raconter mon histoire en salle des profs. J'essaie désespérément d'attraper la CPE pour me faire conseiller, les heures tournent et je ne me sens pas en sécurité HORS du collège. Il faut le faire.Je ne sais pas comment je vais réagir avec cet élève quand nous nous reverrons.

Je suis un peu beaucoup gravement à cran et j'ai du mal à faire bonne figure tellement je suis abattue. La moindre réflexion d'élève, le moindre comportement un tant soi peu déviant est immédiatement relevé et sanctionné. Au moins DANS le collège, j'ai le droit de tenter de me faire respecter.

Et pendant ce temps là, la secrétaire court partout pour retrouve un 6e exclu en interne qui refuse de comprendre qu'il est puni et persiste à vouloir aller en cours. C'est vrai que c'est complètement dans ses missions de secrétaire.

Pour me calmer à midi, je suis allée chercher des pots et du terreau à la section horticulture et j'ai bouturé quelques plants du CDI qui en avaient bien besoin. J'avais de la terre partout sous les ongles, c'était mon quart d'heure "mutation au vert dans mes rêves". J'ai aussi eu droit à du mimosa cette semaine et les élèves me disent tous :
1) ça sent bon
2) ça sent fort
3) c'est des vrais?

J'ai du mal à lire depuis le début de l'année.

01/02/2011

Et puis quoi encore?

ou plutôt : personne ne veut me pousser dans les orties, ça irait plus vite? (et je pourrai faire un peu de soupe).

Le ministre dit encore des gros mots : trivalence en collège (SVT-technologie-physique/chimie). C'est drôle.

Les professeurs-documentalistes s'affolent devant un nouveau projet de circulaire de mission : réactions et réponse officielle et coordonnée en temps et en heure avec dénonciation des modalités minsitérielles et puis silence. C'est assourdissant.

Je fais une liste du mobilier souhaité au CDI par ordre de priorité puisqu'on me l'a demandé. Puis on m'explique qu'au cas où un collège se débarasserait de ses meubles, on pourra aller piocher dedans. C'est économique.

On me bassine avec la validation du socle commun et l'utilisation par le collège d'un outil pour le faire. On a (encore) oublié de me créer un identifiant.

En sortie à la médiathèque, une bibliothécaire m'a demandé de m'installer auprès d'un groupe (ultra calme) alors que j'étais installée à côté des plus turbulents (pour faire le boulot à la place de ma collègue, voir post précédent). J'ai vertement refusé. Elle a du me prendre pour une conne, je lui ai évité une migraine et une grosse fatigue pour toute la journée. 3 retenues au compteur pour mon groupe.

J'ai fait partir trois lettres de rappel/facturation pour les trois élèves les plus en retard (septembre...) du collège, ce qui ne m'empêche pas de les harceler sans fin quand je les croise. L'une d'elle m'a rétorqué "ben j'attends que vous envoyiez la lettre à la maison". Pour? oui oui, me rendre mon livre. Qu'elle avait dans son sac.

Un de mes chefs m'a gentiment demandé de pointer le bout de mon nez à la réunion de décision de validation de l'ASSR demain. Après vérification, 95% de la communauté éducative est conviée à cette réunion. Je crois que j'ai piscine.

Une élève de 6e qui me demande systématiquement l'heure alors que le CDI est équipé d'une magnifique horloge IKEA achetée avec mes sous et mon pass Navigo (ça fait loin à vélo) m'a avoué ne pas savoir lire l'heure. Elle a appris la petite et la grande aiguille et les 60 minutes et le tour du cadran, les quarts et la différence entre 0h et 12h avec moi cet après-midi. Elle sait.

Un élève arrivé voila 8 jours est déjà exclu pour 8 jours (il s'est "acharné" sur un élève de sa classe). On veut d'ailleurs me le confier pour un atelier lecture. J'ai vraiment trop de chance.

Janvier est heureusement derrière, Février s'annonce plus excitant, mais pas plus satisafaisant!

25/01/2011

Communiquer, collaborer, supporter, se taire, rager.

Voila cinq verbes qui résument bien ce que j'en pense de ces partenariats avec lesquels nous sommes censés faire passer notre "crèmerie" (dixit un collègue de français) auprès des élèves, AVEC un collègue, dans un cadre disciplinaire. Pour exister, on n'a pas vraiment le choix alors que personnellement, je déteste me vendre (j'ai eu ma dose d'entretiens d'embauche débiles et d'évaluations annuelles stupides) auprès de collègues qui s'en fichent ou qui aiment être seuls avec leur classe.
L'essentiel de mes partenariats est le fruit du hasard, de relations publiques naturelles et spontanées (car je ne suis pas une grande bavarde) et d'affinités avec le professeur concerné.

Le reste, ce sont les dispositifs, tous les projets qui font frémir les chefs d'excitation, bref, tout ce qu'on n'a pas vraiment choisi mais bon, c'est comme ça, on s'y colle, on fait avec...
C'est là qu'il faut supporter la collègue qui ne sait pas s'organiser (des dizaines de mini posts its dans le sac à main), celui qui ne sait pas se servir d'une messagerie et qui envoie 5 fois un mail vide, deux fois des erratums, le tout en arrosant 20 personnes là où deux auraient suffi, celle qui change tout à la dernière minute alors que deux comptes-rendus de réunion, cinq mails et une discussion avaient enfin permis de mettre les choses à plat et de prendre une décision, celui qui n'a rien compris et à qui une collègue documentaliste répond gentiment et qui me demande qui est cette personne et qui fait cette réflexion charmante au passage : "ah c'est une documentaliste, bon, tu me diras, le documentaliste est aussi un professeur, donc sa réponse peut-être prise en compte après tout" et enfin celle qui n'a aucune autorité, dans une classe de gamins insolents, mal élevés, faibles et violents, devant laquelle je dois passer pour faire régner le calme et l'ordre et la mise au travail de façon militaire, pendant qu'elle me laisse faire sans rien dire en hochant la tête.

Abracadabra, tous ces collègues ne sont qu'une seule et même personne.

Tout ceci s'est passé entre mercredi dernier et  ce matin.
Je suis enragée. Crevée, lessivée, écoeurée et anéantie.
Je ne peux pas aller me plaindre à ma hiérarchie, diviser pour mieux régner, merci, pas la peine.
Je ne peux pas discuter avec ma collègue, je ne saurai même pas quoi lui dire. Elle est dans son monde.
Le projet ne peut être arrêté mais je n'ai aucune envie de continuer. Il s'agit de donner envie aux élèves de lire, et tout ce que je fais, c'est faire taire les élèves, les forcer à mettre le nez dans le livre, mettre des mots dans les carnets et frémir de dégoût quand je vois les réactions de soutien des parents à leurs grossiers mouflets. Tout ce qu'elle devrait faire à ma place.
Parce qu'encore une fois il est question de reconnaissance, de conscience professionnelle, de mission (très tendance en ce moment). Je veux que ces gamins sachent que je suis professeur, que j'ai de l'autorité. Je veux qu'ils comprennent que leur attitude est déplacée et inacceptable. Je veux qu'ils apprécient le CDI, qu'ils aient envie de goûter aux mots. Je veux qu'ils comprennent que tous les professeurs ne sont pas comme ma collègue. Je refuse l'amalgame.
Au final, les louanges du projet ne me reviendront que très peu.
Je ne sais pas si j'en demande trop, si tout ce que je souhaite est incompatible avec la réalité. Ce que je constate c'est que je blogue sur mon temps de travail parce qu'il faut que tout cela sorte.

Un élève de SEGPA vient de m'apporter un bouquet de tulipes pas de saison, invendu gracieusement offert par l'hypermarché local à la section horticulture. Elles sont oranges et jaunes, sur le haut de ma banque de prêts. Une élève de 6e m'a dit "oh, elles sont belles madames" et elle passera à la récréation emporter à la maison celles que je n'ai pu caser dans mon magnifique vase-bouteille-en-plastique-découpé-aux-ciseaux.
Sacré métier.

24/01/2011

Lu en frissonnant : Au pays des Ze-Ka, Julius Margolin

Un gros pavé pour apprendre un tas de choses hallucinantes sur le système des camps soviétiques en pleine seconde guerre mondiale. C'est bien plus qu'un témoignage, une véritable oeuvre où l'auteur reste lucide de bout en bout sur ce qu'il a vécu, subi, survécu et enduré avec une faculté d'analyse sidérante sur une machine à broyer les hommes. A suivre en même temps sur un site de géographie pour situer l'Onega et les différents transferts au sein du réçit et tenter d'imaginer ce qui s'est passé pendant des années partout dans ces contrées remplies de camps de travail.

Julius Margolin 
Au pays des Ze-Ka
Le bruit du temps

21/01/2011

Fan de ?

Hier soir, après le collège, j'ai rencontré Timothée de Fombelle à la BNF, à l'initiative du Centre National de la littérature pour la jeunesse la Joie par les livres.
J'étais curieuse de l'entendre parler, tant je trouve sa langue belle dans ses romans. Et là,  surprise, il ne parle absolument pas comme dans ses livres : il bafouille, ne termine pas ses phrases, digresse, multiplie les anecdotes. Très bavard et plein d'entrain, je me suis régalée à l'écouter pendant deux heures. A peine eu le temps de réaliser que le public était composé à 99% de femmes!
Pour spoiler un peu, il écrit actuellement la suite de Vango à la BNF et en a même lu les premières pages en "exclusivité cosmique". Il prépare actuellement le scénario de Tobie Lolness 1 qui ne sera pas un film d'animation. C'est également un auteur et metteur en scène de théâtre dont je suis à présent curieuse de lire ou voir les pièces. Un bon moment hors temps professionnel, et pourtant!

14/01/2011

Sur la pointe des pieds

Des heures au lit dans le noir, avec ou sans rideau, des heures sous le plaid sur le canapé l'oeil larmoyant, des aller-retour mornes et moroses chambre-salon-cuisine, le front appuyé contre la vitre à regarder les gens vivre, un sac entier de mouchoirs en papier à la poubelle, un seul roman entamé et toujours pas terminé, l'impossibilité de garder contact longtemps avec ceux qu'on aime et qui viennent aux nouvelles, un amoureux sur tous les fronts, des soupes et des yaourts maisons mangés sans envie et la hantise, jour après jour, de ne pas se sentir mieux.
Repartir au collège parce que la date limite de l'arrêt maladie ne peut-être dépassée et qu'on n'a pas le courage de moisir à nouveau dans la salle d'attente du médecin.
S'entendre dire toute la journée qu'on a vraiment une sale tête et une petite mine. Se réchauffer le coeur avec le sourire des élèves ravis de voir la porte de nouveau ouverte. Prier pour ne pas avoir d'élèves pénibles dans l'heure qui vient. Attendre la fin de la réunion pour fermer les yeux. Rentrer chez soi se coucher sans mettre de lessive en route ni préparer la séance du vendredi matin avec les Segpa, dormir de 17h à 19h, et de 21h à 07h30, sans trève. Faire semblant de ne pas voir qu'on a plein de choses à faire pour soi, pour deux, pour les autres, pour les élèves. Tenir jusqu'au week-end.
Fait.
La grippe est mauvaise, la grippe est épuisante et 5 jours d'arrêt ne valent rien.
Je compte sur moi de pied ferme lundi matin.

06/01/2011

Tableau des absences

Je n'y figure pas, mais j'aimerai bien.
Cette semaine est la pire pour moi depuis la rentrée de septembre. Je n'en suis qu'au quatrième jour et tout mon corps crie grâce : la nuque, le nez, la gorge, la langue, les yeux, le cerveau, les mollets et les doigts de pied, entre autre.
Je passe des heures en mode monotâche (surveiller les élèves)...et rien d'autre, tant j'attends la fin de la journée pour rentrer chez moi en rampant (sans le vélo).
Le sous-chef m'a obligemment informé que je serais en toute logique inspectée l'année prochaine, car ils se sont mis à deux pour la réclamer. Comme c'est gentil. Moi qui ne demandait rien (passage d'échelon en mars et bon rang de classement au concours = je ne suis pas pressée d'acquiescer benoîtement à des conseils/directives/reproches de la part d'une personne qui n'a jamais fait mon métier)
Je me suis battue avec un collègue pour avoir un projet de séance et pas un lacher d'élèves désoeuvrés au CDI sans sa présence et j'ai gagné, il est même passé après s'encquérir de nos performances (satisfaisantes mais éreintantes).
Et là je sors pour entretenir mon capital relationnel mais la soupe et le pyjama sont déjà sortis.

Mise à jour du 07/01/2011 : je figure désormais au tableau des absences jusqu'à mardi inclus, pour cause de bonne grippe évolutive en laryngite. Je retourne me coucher.