Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

30/11/2010

moins trois, ressenti moins neuf

J'ai mis une  paire de collants épais sous le jean, les moufles doublées en polaire aux doigts, le bonnet en laine sur la tête, le gilet en polaire sous le col roulé et des chaussettes chaudes par dessus les collants et je suis partie au collège à vélo, en écoutant le podcast de l'émission "une vie, une oeuvre", consacrée à Roald Dahl en essayant surtout ne pas grincer des dents dès que la demoiselle que l'on entend parler avec ses invités bafouille, se répète, cafouille et parsème ses propos de "ouais ouais" à tout vent : .
Mon arrivée a été saluée avec admiration par toute l'équipe de direction sur le pas de la porte de l'administration, et j'ai pu me présenter à la remplaçante de la CPE comme étant  "la documentaliste qui fait du vélo".
Quelques flocons de neige se sont posés sur le guidon alors le vélo s'est retrouvé au chaud dans un coin du CDI.
L'ouverture et la fermeture de la porte du CDI ainsi que les fenêtres ont donné lieu à des instants de suspense insoutenables (vais-je mourir congelée avant la sonnerie? Tiendrais-je jusqu'à midi cinq?) et la moindre tâche à effectuer en dehors du périmètre de ma banque de prêt et du radiateur attenant  a été soigneusement soupesée à chaque fois avant son inévitable réalisation.
Et dire que tant que le temps restera sec, je persisterai à ne pas monter dans un bus bondé et surchauffé...

23/11/2010

la journée où il aurait fallu rester cachée sous la couette

On m'a sauté dessus à peine avais-je enfoncé le bouton de l'interphone du collège  (c'est à dire AVANT que j'entre).
Il a fallu que je recompte les chèques des photos de classe des 6e et que j'apporte la liste au photographe A L'AUTRE BOUT du collège, en urgence.(C'est de ma FAUTE, j'étais en stage hier et n'ait, de plus, pas pu assister à une réunion de DIRECTION, comme on me la REPROCHE quelques heures plus tard).
Une personne extérieure est arrivée en AVANCE et il a fallu que je lui fasse la conversation alors que j'avais une exposition à démonter, des retours de livres à ranger, un import de notices à préparer et des photocopies à faire.
Pendant la récréation, d'autres personnes extérieures sont arrivées en AVANCE et m'ont regardé travailler pendant que je passais et repassais devant elles qui me bloquaient nonchalamment  l'accès à la banque de prêt.
Pendant la séance spéciale (50 élèves, trois enseignants et trois personnes extérieures), deux adultes ont préféré parler entre eux et distraire les élèves et n'ont consenti à s'isoler plus loin qu'après ma TROISIEME intervention auprès d'eux.
Le téléphone a sonné et j'ai dit à un interlocuteur MYSTERE que je ne pouvais pas parler. Il s'est avéré que c'était mon chef d'établissement qui a débarqué dans la foulée de mauvaise humeur pour me demander un TAS de documents à chercher et à imprimer alors que je n'ai plus de toner et que je ne suis presque pas là de la semaine, encore un jour de stage, quelle honte, mais je ne lui ai pas rappelé. On m'a dit de passer plus tard à la direction pour m'expliquer ce qui se passera à la super journée banalisée de la semaine prochaine mais comment faire, puisque je ne suis PAS LA cette semaine ni même le jour banaliséen question parce que c'est ma troisième journée de stage mais je ne l'ai pas rappelé non plus, pour ne pas me la faire sucrer parce que c'est le premier stage que j'ai CHOISI qui LE VAUT BIEN.
L'enseignant de la classe restée au CDI pour l'heure suivante pour des questions pratiques a cru que j'allais faire cours à sa place. Je me suis contentée de faire preuve d'AUTORITE puisqu'il n'était apparemment pas à l'ordre du jour de sa part d'en faire usage et que je ne VEUX PAS savoir à quoi ressemble un CDI où règne un brouhaha permanent accompagné de gesticulations intempestives de gamins désoeuvrés (cadre de tous les cours de cet enseignant).
Je suis partie en courant à la cantine mais on m'a dirigé vers salle de la photo de classe des profs où je suis assise au PREMIER  RANG, à côté du chef adjoint et qu'on verra trop mes chaussures et que je n'aurai vraiment pas dû les mettre ce matin, mais qu'est-ce qui m'a pris, tant pis.
J'ai donc eu encore MOINS de temps que d'habitude pour déjeuner et je n'ai pas réussi à trouver les profs et les élèves que je devais accompagner en sortie l'après-midi, je ne me souvenais pas de l'heure et aurait adoré avoir une confirmation.
J'ai donc accueilli ma troupe du midi qui s'est installée au calme, au chaud et au travail pendant 15 minutes. Je les ai mis dehors dans la foulée lorsqu'on est venu me prévenir que la sortie débutait dans 5 minutes.
Un collègue a alors débarqué pour brancher les NOUVEAUX postes (cela aurait du être fait hier, non vendredi, mais non enfin, jeudi ) et cela ne m'a même pas rendu heureuse.
Une fois dans la cour, PERSONNE. On m'a ensuite dit dans 15 MINUTES puis encore dans 15 MINUTES et j'ai attendu dans le  FROID avec mon blouson, mon écharpe et mes gants que quelque chose se passe.
La sortie s'est bien déroulée mais sur trois heures nous avons marché DEUX heures et je suis CREVEE.
La Vie scolaire est en sous effectif, les températures baissent, les gamins s'excitent....je crois que je vais à défaut d'y avoir passé la journée, passer la soirée sous la couette.

18/11/2010

Sous tension

Ce matin on a frappé à la porte du CDI et un monsieur inconnu est entré (pas pour m'offrir des fleurs ni du déodorant) les bras chargés de cartons contenant 6 ordinateurs (Windows 7 et écrans plats, ouah). J'ai cru que c'était le père Noël mais ce n'était qu'un installateur fatigué et démotivé parce qu'il était censé installer 50 postes dans la journée avec son collègue. J'ai eu comme un pressentiment mais je l'ai gardé pour moi.
Les élèves ont fait preuve d'un enthousiasme débordant devant ces promesses technologiques emballées et d'une patience infinie lorsqu'ils ont compris qu'ils n'en profiteraient pas aujourd'hui. Personne n'a eu un mot gentil pour les 6 "anciens postes", sources d'énervement, de frustration et de laissez-aller magnanime (le dernier me concerne : je ne réclame même plus de souris à boule à mes collègues de techno lorsqu'une boule s'égare). Pour être honnête, depuis la rentrée, les élèves en ont tellement assez de la lenteur et des plantages des bestioles qu'ils préfèrent lire plutôt que de les allumer. Même les 6e n'ont presque pas tenté le coup.
A la récréation de l'après-midi, le monsieur a réapparu, agacé de voir que les ancêtres n'avaient pas bougé. (On m'avait promis des agents qui ne sont jamais venus, mais ils ne viennent jamais nulle part de toute façon, donc je n'ai pas été surprise) et il est reparti, après que tous les plombs du collège aient sauté rien que pour l'embêter encore plus.  Comme je n'ai pas eu d'élèves en dernière heure, j'ai sorti mon chiffon à poussière (épreuve facultative au CAPES) et j'ai tout débranché et porté hors de la vue des gens modernes mes vieux machins à écran pas plat qui sont, oui, très lourds.
L'heure de rentrer chez moi a sonné sans que le monsieur soit revenu du tout et qu'un seul nouvel ordinateur ait été déballé.
Le gestionnaire m'a alors dit qu'ils n'auraient pas le temps de tout faire aujourd'hui et qu'en plus ils ne reviendraient pas. Jamais.
J'ai beaucoup ri.
Pressentiment, tout ça. Je parie même que 44 postes sur 50 ont cependant été déballés et installés.

11/11/2010

Lu en écoutant la pluie tomber : Chanson sans paroles, Ann Packer

Pris au hasard, comme souvent, sur les rayons de ma bibliothèque municipale, il m'a fallu deux soirs pour entrer dans ce roman, pur concentré d'émotions. Ce matin de jour férié, sous la couette, je n'ai pas pu me lever avant de l'avoir terminé. Il pleuvait à verse, la lampe de chevet était allumée et mes larmes coulaient sans pause, sans que  j'arrête ma lecture pour essuyer mes yeux. Ca parle d'amitié, d'adolescence, de suicide, de vie de couple,  de familleet de solitude. C'est plein de petits bouts de soi à chaque ligne et ça touche énormément alors que rien dans le réçit ne se rapporte à  sa propre vie et c'est ce qui en fait sa puissance.

Ann Packer
Chanson sans paroles
Editions de l'Olivier

06/11/2010

Enervée

Manifester sous la pluie n'est pas agréable du tout mais toujours indispensable. Moins de monde que quand il ne pleut pas mais du monde tout de même, sous les capuches et les parapluies, les dos mouillés et le chant tristounet : "le temps est pourri, le gouvernement aussi!"
Ca m'a énervé, voila, de nous voir continuer à nous adresser à un mur, jour après jour, et de devoir nous mouiller au sens propre parce que la démocratie le permet, pour dire que ça suffit.

Enervée aussi parce que j'ai fait une séance pourrie vendredi avec une classe de 6e pourrie (élèves bavards, dont deux qui ne savent pas lire et compensent en étant infects) et un collègue de français que j'ai trouvé pourri aussi, sur le coup. Il s'agissait juste de présenter des romans jeunesse, d'en choisir un, pour la "lecture plaisir" : capter l'attention d'une classe entière quand leur prof reste penché pendant 10 minutes dans le bac à BD, c'est dur. Rester zen quand il extirpe Lou dudit bac en s'indignant de la présence d'un truc pareil dans un CDI de collège, c'est dur aussi. Ne pas l'envoyer balader, quand il s'assied au fond du CDI les bras croisés pour nous écouter et me couper la parole pour dire qu'il n'est pas d'accord avec moi sur un mot de vocabulaire et me donner l'impression que je suis en pleine inspection pour ma titularisation, c'est au delà du supportable. Devoir se justifier, quand il sort une autre BD du bac pour me montrer une case où effectivement, on ne voit rien mais on devine que  le monsieur fait un truc sous les draps à la madame et que ça n'a vraiment rien à voir avec le poème à côté que le dessin est censé illustrer, c'est fatiguant. Rester coite quand il parle de noter la fiche de lecture alors qu'on venait juste de parler de lecture plaisir, c'est éreintant.
Quand je pense que c'est lui qui a insisté pour faire cette séance, puisqu'il en avait entendu dire du bien par ses autres collègues alors que visiblement, la littérature jeunesse, il n'en a jamais lu une ligne, ça me dépasse. Et il a osé affirmer que c'était très bien quand je lui ai laché que je n'étais pas contente de moi : les élèves se sont précipités pour choisir les livres, un non-lecteur a participé non-stop (certes) mais on a aussi eu 20 minutes de bazar ambiant après le choix des livres (ce qui n'a pas été le cas avec les autres classes avec qui j'ai fait cette séance) et il n'a RIEN dit. Alors moi non plus.
J'attends sa réaction quand il lira la fiche de l'élève qui a emprunté La guerre des clans 1, que je n'ai pas présenté mais que j'avais mis de côté pour un élève de cette classe qui m'en avait suggéré l'achat.

01/11/2010

Respiration

Une semaine dans une ville où on se balade en T shirt l'après-midi, sans klaxons, avec le bleu du ciel et le bleu du fleuve partout.
Le rhume est toujours là malgré ça.
On réalise subitement que l'on n'aime pas prendre l'avion et que cela n'a rien à voir avec la peur de voler,tomber, mourir ou je ne sais quoi mais plutôt à voir avec l'angoisse d'une perte de temps totale dans un environnement factice où rien ne dépend de nous, et en tout cas pas de nos mouvements.
J'ai oublié tout ce que je devais préparer pour la reprise. A la place j'ai passé des heures à cuisiner des coings en gelée, compote et pâte à tartiner.