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07/01/2010

Humanité

A la rentréee des classes on m'a imposé un travail avec des élèves uniquement pour que ceux-ci ne se retrouvent pas en permanence (ça c'est pédagogique, non?!). J'ai fait contre mauvaise fortune bon coeur et je me suis investie avec passion dans ce qui m'avait été demandé. Pour les élèves, pas pour ma hiérarchie.
Il s'avère que c'est délicat à gérer (public difficile, mais au moins je fais mes armes) et comme cela a été décidé sans concertation, j'ai peu de personnes en face de moi pour aborder ce qui ne va pas. Enfin c'est ce que je croyais.
Suite à un incident un peu plus costaud que les autres qui m'a fortement perturbé émotionnellement, une partie de ma hiérarchie a pris le temps de discuter avec moi et m'a proposé en début de semaine de mettre fin à ce travail au motif qu'il était injuste de me l'avoir imposé dans ces conditions (sans queue ni tête) alors que j'arrivais et j'avais tout à faire dans ce collège difficile. Certes.
Le travail va donc se poursuivre sous une organisation différente (un partenariat, davantage de contextualisation) qui me convient davantage.

Je me suis d'abord sentie déçue de l'annonce de l'arrêt de ce travail (j'avais préparé ma progression jusqu'au bout) et nulle, comme si je n'avais pas été capable de m'en sortir.
Alors que ce n'est pas le cas.
Les séances se sont bien passées avec la majorité des élèves. Ils ont appris et progressé. Ils fréquentent le CDI. Ceux avec qui il y a eu des problèmes en ont aussi avec les autres professeurs. Lorsque j'ai annoncé la fin du travail , personne n'a sauté de joie et quand j'ai annoncé la poursuite prochaine du travail sous une autre forme, ils ont été ravis d'apprendre que nous travaillerions avec un autre professeur...et toujours avec moi!

On m'a écouté, on m'a entendu. Je n'attendais pas de solution miracle. Et pourtant.
Je sors de plusieurs années d'un autre métier avec des gros bouts de harcèlement moral dedans et ma nouvelle hiérarchie est malheureusement bâtie sur le même modèle. Je m'en suis fait une raison dès cette découverte (c'est à dire dès le jour où je suis allée au collège me présenter!) et depuis j'essaie de me protéger, de ne penser qu'à mon métier et aux élèves, à faire en sorte que cela marche sans que l'on me mettre des batons dans les roues. Ce travail là a été le premier baton.
La partie de ma hiérarchie qui est venue me voir a fait cela sans concertation avec l'autre partie qui n'est donc pas au courant et ne se rendra à priori compte de rien.
Moi je m'en fous. Ca fait du bien de savoir que je travaille avec quelques êtres humains.

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