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17/03/2010

Dans le grand bain : on remonte toujours à la surface

Lors de mon année de stage, j'avais des collègues de "promotion", si je puis-dire.
Au moment des mutations intra il y a eu énormément de discussions (pendant nos heures de formation IUFM) sur le choix des voeux : région, département, commune et ensuite le type d'établissement (collège, LP, lycée...) et enfin le nombre de sigles à effet fortement dissuasif accrochés (ZEP, APV...).
Evidemment les mutations, c'est la loterie, et plus on est marié avec enfants plus on gagne!
Autant dire que les petits jeunes se retrouvent en général affectés dans des académies non choisies sur des postes non demandés.

Résultat des courses? je suis la seule à avoir demandé un établissement classé APV en banlieue. Et j'ai gagné! Les autres sont dans des établissements tranquilles, à plusieurs, dans des villes confortables.

J'ai lu hier sur une liste de diffusion professionnelle la demande de conseils d'une future "promue" affectée dans mon académie à la prochaine rentrée par défaut et qui ne se sent pas de taille à affronter des gamins violents ou en grande difficulté scolaire...elle parle ensuite de la réputation de cette académie," que tout le monde connaît".
Je n'ai pas voulu lui répondre, j'avais peur d'être trop agressive. Après tout, chacun ses limites, chacun ses envies.
J'ai juste envie de dire qu'en début de carrière, je ne me peux pas me contenter de couvrir des livres et conseiller des romans de plus de 200 pages à des élèves qui en emprunteraient deux par semaine et n'auraient pas peur d'un livre en grand format (et oui, ça leur fait peur dans mon collège!) et ne macheraient pas de chewing-gum en me regardant droit dans les yeux.
Je ne pense pas que fonctionner comme cela pendant quelques années m'aideraient à mieux appréhender un élève violent ou écrivant "jamais le livre" à la place de "j'ai aimé le livre".
Je pense au contraire que mettre les mains dans le cambouis c'est le meilleur moyen de se former et de remplir ses missions de professeur-documentaliste avec douleur et fierté.
Depuis que je suis dans ce collège, j'ai chaque jour des joies (utilisation de BCDI en autonomie par exemple) et des déceptions (non respect des règles de vie du CDI et rapport(s) à la clé, comme autre exemple!). Je n'ai jamais peur : les élèves sont avant tout des enfants (même horribles!).
J'ai choisi cet établissement parce qu'il est près de chez moi, parce que j'aurai 300 points dans moins de cinq ans maintenant mais surtout parce que les élèves y ont plus besoin de moi ici qu'ailleurs.
On verra plus tard, si je suis lasse et désabusée. J'ai déjà eu mon compte dans ma profession précédente et pourtant j'ai remis ça : je n'aime pas le confort, on dirait...

Avec tout ça mes préparations pour la semaine de la presse prennent du retard.

2 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec toi!! D'ailleurs, j'ai répondu sur la liste de diffusion, pas forcément à cette stagiaire qui s'inquiète de ce qu'elle ne connaît pas, ce que je peux comprendre; mais plutôt à ceux qui lui conseillait surtout d'éviter la ZEP. Moi je ne regrette pas d'être en ZEP, au contraire!

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  2. Oui, j'ai vu ton message sur la liste (tu es démasquée!) et je suis contente d'avoir lu d'autres réactions allant dans notre sens.

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