Paperblog : Les meilleurs actualités issues des blogs

09/05/2010

Lu en banlieue : Adieu Berlin, de Waldtraut Lewin

Bon sang, que ce roman m'a mis en rogne!
1940, Rita, la narratrice, est une jeune fille allemande "demi-juive" qui se retrouve seule sur les routes à fuir son méchant père et le nazisme, direction la France bientôt occupée. 
Le contexte historique est bien posé, mais du point de vue romanesque on repassera : c'est sans queue ni  tête. L'héroïne parle tellement bien français qu'elle passe inaperçue, elle s'en sort toujours malgré des situations dingues :  c'est sûrement réconfortant à lire quand on à 12 ans, moi ça m'a hérissé le poil : Beaucoup de dialogues et d'emploi du présent pour ne pas nous endormir mais une description de l'exode français très distanciée, on ne ressent rien, on assiste en simple spectateur à tous les évènements. Il faut vraiment avoir une idée ce qui c'est passé historiquement pour arriver à y ancrer les personnages de toute façon caricaturaux.  L'autre narrateur, l'amoureux de  Rita, Gabriel, est un allemand (curieusement je ne cesse de le prendre pour un français tellement ce monsieur fait illusion) en fuite, il est de la Légion, il est malade du coeur, il a recours au marché noir, on nous le décrit comme laid, évidemment on est persuadé du contraire, la preuve, Rita en tombe raide dingue.

Le pire? L'avant-dernière page, une lettre du méchant papa de Rita. (attention, spoiler inside!)Je cite : "Je mettrai tout en oeuvre pour te faire rapatrier dans les plus brefs délais. Une fois réglé-en toute discrétion-le problème de cette grossesse malencontreuse, tu séjourneras quelque temps dans un internat des plus sélects, le temps de redevenir la jeune fille accomplie que tu n'aurais jamais dû cesser d'être. [...] J'ai entamé des démarches en vue de te marier à un parti à la hauteur des espérances que je nourris pour toi[...]"
Un peu too much, non? 

La question sans réponse dont je me fiche mais quand même : Rita est-elle diabétique? ais-je raté une ligne ou deux sur l'explication de ses overdoses de sucre?
Il n'y aura pas d'Adieu Berlin au CDI en tout cas. dernièrement, Etranger à Berlin de Paul Doswell m'a aussi agaçée : c'est plus un catalogue d'anecdotes historiques très précises  ou même un cahier des charges qu'un roman aux intrigues complètement plaquées et artificielles pour illustrer les anecdotes.
J'ai grandi avec les classiques Mon enfance en Allemagne nazie d'Ilse Koehn ou encore Quand Hitler s'empara du lapin rose de Judith Kerr : il s'agit d'histoires vraies, c'est sans doute cela qui fait la différence.
Je ne suis pourtant pas complètement fermée à la littérature jeunesse actuelle sur le sujet puisque je suis restée sans voix l'an dernier en dévorant La voleuse de livres de Marcus Zusak.

Waldtraut Lewin
Adieu Berlin
Bayard Jeunesse

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire